Faits historiques / Vendredi 28 avril 1961 : Messaoud Boudjeriou tombait en martyr au maquis

28/04/2024 mis à jour: 04:33
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Le 28 avril de chaque année est commémoré à Constantine l’anniversaire du martyr de Si Messaoud Boudjeriou, responsable de la Zone 5 de la Wilaya II historique, tombé en martyr au maquis ce même jour de l’année 1961. 

Un devoir de mémoire qui s’impose pour faire connaître aux jeunes générations les sacrifices de l’un des braves combattants, qui se sont engagés dans le long chemin de la Révolution contre la colonisation française pour la libération de leur pays. D’après des éléments de sa biographie cités dans le livre La Wilaya II historique – L’ombre de Constantine, paru chez Chihab Editions en 2021, dont l’auteur n’est autre qu’Abdelaziz Khalfallah, plus connu par Mostefa Boutemira, celui qui a connu de très près Messaoud Boudjeriou, pour avoir été l’un des ses plus proches collaborateurs au maquis, avant de lui succéder à la tête de la zone 5 de la Wilaya II historique, on saura que ce dernier, connu aussi sous le nom de Messaoud El Ksentini, est né le 30 mars 1930 au village de Aïn Kerma, situé à 25 km au nord-ouest de Constantine, et qui deviendra une commune portant son nom. Sa famille se déplace vers Constantine où elle s’installe dans le quartier de Sidi Mabrouk, sur les hauteurs de la ville. 

Il fréquenta l’école coranique et l’école française. Parallèlement, il rejoint les rangs des Scouts musulmans algériens (SMA) puis il adhéra en 1948 au Mouvement de Triomphe des libertés démocratique (MTLD), fondé en 1946 après la dissolution du Parti du peuple algérien (PPA). Il s’est distingué par son militantisme actif au sein de la section de Sidi Mabrouk. 

«Il fut même inscrit sur une liste communale en tant que candidat du MTLD, et, comme la plupart des militants de l’OS, fut surpris par le déclenchement de la lutte armée, le 1er novembre 1954. Et ce n’est qu’après avoir commis un attentat en avril 1955 qu’il rejoint le groupe tenu par Sassi et Zighed Smaïn auprès duquel il végéta quelque temps avant que Salah Boubnider ne le remarque et demande à Zighoud Youcef son affectation à la veille de la préparation du 20 août 1955, pour l’assister dans le secteur constantinois, et ce, jusqu’au jour où il fut définitivement chargé de la responsabilité de la ville», notera Mostefa Boutemira dans son livre. 

Pour l’histoire, Messaoud Boudjeriou était parmi ceux qui avaient mené un combat héroïque et sans discontinuité, d’abord comme membre de l’organisation du FLN-ALN dans la ville de Constantine, avant le démantèlement du réseau dirigé par le duo Aouati Mostefa-Ali Zaâmouche. Les deux responsables avaient été arrêtés, condamnés et guillotinés.

 Si Messaoud Boudjeriou était parmi les rescapés de ce réseau. Il avait rejoint le maquis où il assistait Salah Boubnider, plus connu par Sawt El Arab dans le secteur de Constantine, avant d’être chargé, début avril 1956, de la responsabilité de l’organisation de la ville de façon autonome. Depuis le maquis, il dirigeait les activités armées à Constantine et choisissait les éléments pour accomplir les attentats. En 1958, il décida, avec son adjoint Kerrouche Abdelhamid, de former des groupes de fiddayine pour opérer en plein centre-ville. 


ACCROCHAGE À DJEBEL TAGHOUZA 

Les circonstances dans lesquelles Messaoud Boudjeriou est tombé au champ d’honneur n’ont pas été révélées avec exactitude. A travers les archives de presse de l’époque et des témoignages de certains de ses anciens compagnons, on saura qu’à l’aube de la journée du vendredi 28 avril 1961, d’importants contingents de l’armée française ont été déployés dans la région de Djebel Taghouza, situé au sud du massif de Collo, non loin de la localité de Aïn Kechra, dépendant actuellement de la wilaya de Skikda. Un ratissage d’envergure avait été déclenché. 

Encerclés de toutes parts, Messaoud Boudjeriou et ses compagnons n’avaient pas eu le temps d’évacuer les lieux. La confrontation était inévitable. En dépit de la supériorité de l’armée française, appuyée par les hélicoptères, Messaoud Boudjeriou et ses hommes ont livré un combat courageux. Selon les témoignages de certains de ses anciens compagnons, Messaoud Boudjeriou est tombé les armes à la main au lieudit «Derader». Parmi les martyrs se trouvait également Loucif Mebarka, dite Taitouma.

 Après la bataille, le corps de Messaoud Boudjeriou, que les officiers français n’ont jamais réussi à identifier, est resté sur le champ. 

«Ce n’est que le lendemain matin, après le retour au calme et le départ des forces françaises que nous sommes descendus vers la région de Djebel Taghouza, où nous avons constaté la mort de Si Messaoud et nous avons pu l’enterrer ainsi que d’autres martyrs», nous a révélé un ancien moudjahid. C’est ce qui explique que l’annonce de sa mort n’a été révélée que le 3 mai 1961 sur les colonnes de La Dépêche de Constantine, après avoir confirmé cette information auprès de certains rescapés faits prisonniers lors du ratissage de Djebel Taghouza. 

On rappelle que La Dépêche de Constantine avait déjà donné une fausse information, en annonçant la mort de Messaoud Boudjeriou le 3 mai 1958, après la fameuse bataille de Catinat dans la région de Settara (actuelle wilaya de Jijel), survenue au mois d’avril 1958. La mort de Messaoud Boudjeriou marque la fin du long parcours d’un homme valeureux, qui a sacrifié sa vie pour la liberté de son pays. 

Après le 28 avril 1961, Abdelaziz Khalfallah, dit Mostefa Boutemira, prendra le commandement de la Zone 5, avec une nouvelle restructuration des nahias, et la désignation de nouveaux responsables dans la ville de Constantine.    

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