Face aux défis de la sécurité alimentaire : Une nouvelle approche de l’assurance agricole s’impose en Afrique

31/05/2023 mis à jour: 23:17
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49e conférence et AG de l'Organisation des Assurances Africaines - Photo : D. R.

Les travaux de la 49e conférence de l’Organisation africaine des assureurs (OAA) se sont poursuivis hier, avec au menu des débats sur l’évolution du secteur des assurances en Afrique.

Les participants ont évoqué l’importance croissante de la micro-assurance et des insurtechs pour les solutions de sécurité alimentaire. Il a également été question de discuter du rôle de la réglementation et de la supervision dans le soutien et la facilitation d’un accès plus large aux produits d’assurance agricole Indiciels en Afrique.

Les participants se sont en effet penchés sur les produits d’assurance à mettre en place de manière à préserver les récoltes et améliorer les rendements, à l’ère où l’agriculture est de plus en plus exposée aux risques de catastrophes naturelles. Le rôle des assureurs est fortement attendu dans ce cadre.

Car, outre la prévention et la sensibilisation, ils sont appelés à innover en proposant des solutions adaptées au monde agricole et à la problématique de la sécurité alimentaire à l’ère des changements climatiques, désormais considérés comme l’un des principaux obstacles au développement durable, avec des conséquences négatives sur les systèmes de production.

Dans un continent où plus de 95% de la production dépend des pluies saisonnières, cette vulnérabilité est davantage aggravée par le faible accès à des produits d’assurance contre les risques climatiques adaptés et abordables, selon le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement).

La raison est liée directement aux coûts de l’assurance agricole que les petits agriculteurs ne peuvent supporter. Ce que les assureurs africains n’ont pas manqué de souligner.

Dans ce sens, le PDG de la compagnie ACRE Africa (basée au Kenya), Ewan Wheeler, a mis en exergue l’importance d’améliorer les services liés à l’assurance agricole, en veillant à ce que les coûts de cette assurance soient accessibles, vu que «les petits exploitants africains évitaient la souscription, à cause des primes élevées pratiquées par la plupart des compagnies africaines».

Thomas Dubecq, expert en réassurance et en courtage, a mis en avant l’importante des moyens technologiques dans l’activité d’assurance agricole, devant permettre aux professionnels de mieux anticiper les risques et d’offrir des services à coûts accessibles aux agriculteurs, affirmant que «la faible pénétration de l’assurance agricole dans le continent, estimée à 1%, reflète le manque de soutien de la part des pouvoirs publics».

Pour Sarfaz Shah, directeur des assurances chez Pula Advisors AG, en activité en Afrique et en Asie, «l’assurance agricole devra être considérée comme partie intégrante du système agricole». «Les gouvernements africains devraient fournir des subventions à l’industrie d’assurance agricole pour aider notamment les petits exploitants et assurer une meilleure régulation de cette activité», estime pour sa part Abdul-Rasheed Akolade, directeur-assistant auprès de la société d’assurance Life Operations.

Il a soutenu, également, que le développement de l’assurance agricole devrait être dans le cadre des missions des organismes internationaux, à l’instar du PNUD. Il est attendu que les recommandations de cette conférence constituent un point de départ d’une nouvelle approche de l’assurance agricole dans le continent.  


 

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