Exposition de peinture à l’Institut Français d’Oran : «Lumière des deux rives» d’Othman Mersali

08/05/2023 mis à jour: 00:23
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 Jusqu’au 11, l’exposition «Lumière des deux rives», de l’artiste-peintre Othman Mersali, est accrochée aux murs de l’Institut français d’Oran.

Cette exposition, dont le vernissage a eu lieu durant le ramadan, propose, à travers plus d’une quinzaine de tableaux contenant des peintures semi-figuratives, un voyage éblouissant dans les rues d’Oran, notamment Droj Habiche (rue de Gênes) de Sidi El Houari, mais encore Alger et sa Casbah et Paris et sa butte Montmartre. 

A travers ces tableaux, les visiteurs apprécieront surtout le jeu de lumière, autant que celui qui émane des réverbères que celui que prodigue mère Nature et donne finalement des nuances délicates qui les spécifient les uns par rapport aux autres. «L’abondance ou l’absence de fragments de lumière dispersés sur les toiles donne vie à des paysages urbains familiers, révélant tantôt leurs similitudes tantôt leurs différences», affirme Romain de Tarlé, directeur de l’Institut français d’Oran, qui ajoute que «c’est vraiment par la lumière que nous pénétrons ces espaces, qu’il s’agisse de l’éclairage artificiel du quartier latin ou de la butte Montmartre, ou bien le soleil levant qui inonde et embrase les pentes oranaises de Sidi El Houari», avant de conclure : «Le patrimoine est toujours mis en lumière mais la lumière n’est jamais la même.» Il ne s’agit pas, dans ces tableaux d’un simple travail de reproduction qu’accomplit l’artiste peintre. 

Sa touche artistique et sa sensibilité y sont évidemment ajoutées, ce qui érige finalement l’œuvre au rang de création. «L’artiste, bien que maîtrisant parfaitement la technique du dessin et de la couleur, est-il condamné à ne reproduire que les choses qu’il voit, ou doit-il aller au-delà du regard, au-delà de ses possibilités techniques, pour pénétrer les choses et rendre visible ce qui n’apparaît pas au commun des mortels ?», se demande Othmane Mersali dans le fascicule présentant l’exposition. Il dira plus loin que l’œuvre picturale ne doit en aucun cas être une copie intégrale de la réalité «mais une interprétation personnelle résultant des sentiments de l’artiste et de son savoir-faire». 
 

Cette exposition, qui a été présentée dans le cadre du Mois du patrimoine, se voulait, comme on nous l’explique, «un trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée» et cela tout simplement à l’image de la vie et l’œuvre d’Othman Mersali, cet artiste-peintre natif d’Oran, ville dans laquelle il a fait ses études avant d’aller, en 1994, s’installer en France, plus précisément à Argenteuil, une ville qui se veut être le fief de l’impressionnisme. Hamid Taghzouti, un ami de l’artiste, dira à propos de cette exposition qu’elle révèle «une certaine tourmente artistique chez Mersali qui ne pouvait capter la lumière de l’Hexagone sans pour autant ignorer celle qui a bercé son enfance, persuadé qu’il s’agit d’une seule et même lumière».

 «Sa formation artistique et son désir d’explorer de nouvelles techniques lui confèrent le privilège de pénétrer simultanément ces lieux si éloignés où s’opposent culture et traditions», dit-il encore avant de conclure : «(…) Mersali aura réussi à conjuguer ses deux modes de vie avec une même palette en usant d’une seule technique, mais surtout du même regard d’artiste à chaque fois attentionné. Cette gageure artistique si atypique, traduit ses sentiments partagés et les lieux qui unissent des lieux et des hommes».

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