La galerie Dar El Kounouz de Chéraga accueille jusqu’au 30 décembre une exposition de peinture colorée intitulée «33 palettes algériennes».
Cette imposante exposition de peinture englobe des artistes algériens, pour la plus part connus, avec ce trait d’union entre ce brassage entre l’ancienne et la nouvelle génération. Parmi ces derniers figurent des artistes à la renommée déjà bien assise.
Citons entre autres Noureddine Chegrane, Moncef Guita, Bourdine Moussa, Toufik Lebcir, Abdelhadi Talbi, Abdelkarim Kermiche, Boucenna Mustapha, Akacha Talbi, Khaled Sebaâ, Sehanine Mohamed, Salim Rakkah, Adel Djessas, Mohamed Boucetta, Mohamed Salah, Abdelhaq Djellab, Taieb Benabbas Bakhti, Mourad Benalouane, Mohamed Yazid, Kaddouri Houssem Laâla, Abderrahmane Chaouane, Djamel Zerouk, Sofiane Dey, Nacer Douadi, Lamine Azzouzi, Mohamed Rezzak, Youcef Ghazi, Halim Selami, Mustapha Adjaout, Noureddine Kour, Safia Zoulid, Djanet Hebrih, Valentina Ghanem, Poterie d’art Bacha et Merveilles de la mer. L’artiste peintre et plasticien Noureddine Chegrane célèbre une fois de plus avec ravissement le signe et les symboles berbères dans une toile baptisée «La Famille».
Initiateur du mouvement «Aouchem», Noureddine Chegrane s’est vite épris de la Kabylie, région natale de son père, dont il dessine quelques croquis, donnant ainsi le coup d’envoi à une passion qu’est l’art plastique. Comme il le souligne si bien, voulant vivre sa passion jusqu’au bout, en 1966, il décide d’entamer des études d’arts auprès de l’Ecole d’architecture et des beaux-arts d’Alger.
Il affirme alors son talent pour la peinture et sa préférence pour le signe, d’où son appartenance au mouvement «Aouchem», créé durant les années soixante par un groupe d’artistes peintres de renom travaillant sur les signes.
«Le signe, dit-il, est omniprésent dans mes œuvres, je l’exploite et je le rends personnel à partir du mouvement que j’imprime à ma peinture.»
Diplômée de l’Ecole des beaux-arts de Grekov (Odessa, ex-URSS) en 1977, l’artiste peintre Valentina Ghanem présente une huile sur toile intitulée «Les préparations de la fête». Avec le talent qu’on lui connaît, elle met en lumière la beauté, l’endurance et la bravoure de la femme algérienne, le tout rehaussé de luminosité aux tons multiples. Pour rappel, l’artiste, qui vit à Alger depuis 1981, compte à son actif une cinquantaine d’expositions collectives et individuelles en Algérie et à l’étranger.
Lauréate du grand prix de peinture de la ville d’Alger (1999) et du concours international organisé par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, en collaboration avec le Natural World Museum de San Francisco (Etats-Unis) en 2006, l’artiste a aussi réalisé les fresques murales de Hammamet, Zéralda et Raïs Hamidou. Pour sa part, l’artiste Safia Zoulid - qui est diplômée de la Société des beaux-arts d’Alger, de l’atelier dessin et peinture de l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger, spécialité décoration intérieure, de l’Ecole nationale des arts décoratifs de Paris (France), spécialité architecture et aménagement et ateliers de couleur, de peinture et sérigraphie, major de promotion - livre le tableau d’une femme à la beauté aveuglante, mais avec toutefois un regard triste, résumant son état psychologique du moment.
Ses épaules sont recouvertes d’un long drapage en soie. Le plasticien Abdelhak Djellab exhibe toute sa dextérité à travers une toile représentant un univers floral aux couleurs symphoniques assez chaudes. Ce dernier a développé sa passion pour les arts dès son plus jeune âge, et son parcours académique et artistique impressionnant en témoigne.
Formé à l’Ecole supérieure des cadres de la jeunesse à Constantine et à l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger, il a exposé son travail à travers le monde, laissant son empreinte artistique dans plusieurs pays et continents. En 2023, il a participé au Symposium international de peinture à Tunis ainsi qu’à la Mostra International Esctita Assemeca à Rio de Janeiro, au Brésil. Ses œuvres ont également été présentées dans des festivals renommés, notamment en Tunisie, au Liban et en Algérie. Reconnues internationalement, ses collections se trouvent dans divers pays, témoignant de la portée mondiale de son art. Des pays comme l’Algérie, l’Allemagne, le Liban, la Tunisie, l’Égypte, l’Espagne, la Belgique et la France ont eu le privilège d’accueillir ses œuvres dans leurs collections. Pour l’artiste Mourad Benalouane, la mer semble être son sujet de prédilection.
En effet, il entraîne le visiteur dans les dédales de l’océan à travers son œuvre vibrante intitulée «Le pêcheur de Sidi Slimane». On y découvre des vagues s’écrasant sur des rochers parfaits. Au loin, au sommet de l’un des rochers, un pêcheur semble pêcher tranquillement, et ce, en dépit du mauvais temps.
En somme, cette riche exposition de peinture mérite le déplacement tant les principaux mouvements artistiques se croisent et s’entrechoquent, et ce, dans un parfait ballet de couleurs éclatantes.