Atteindre un niveau de 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, tel est l’objectif que s’attelle à réaliser le gouvernement de Benabderrahmane. Un tel challenge nécessite toutefois une réforme dans le modèle de production et des facilités à l’export débarrassés des pratiques bureaucratiques. Trois ministres se sont exprimés cette semaine sur le sujet en affirmant une disponibilité à lever certains obstacles freinant l’opération d’exportation.
Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, ayant reçu une délégation de l’association des exportateurs algériens Anexal, a soutenu que son département «œuvre, dans le cadre de l’action gouvernementale, en coordination avec les départements ministériels concernés, à proposer des solutions et voies pratiques en vue de permettre aux différentes entreprises algériennes d’exporter». Parmi ces obstacles, figurent la domiciliation bancaire, la récupération de la devise et l’ouverture des bureaux de liaisons.
Le représentant de l’ANEXAL, Tarek Boulmerka, avait exposé les doléances des exportateurs en appelant à «revoir les mesures approuvées pour le soutien aux exportateurs et leur participation aux manifestations et aux salons internationaux, à encourager les particuliers à se lancer dans l’exportation et à lever l’interdiction sur certains produits et permettre enfin leur exportation à condition de créer de la valeur ajoutée».
Une première réponse est venue du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, qui a annoncé, dans une autre rencontre avec les exportateurs, l’ouverture de deux salons permanents des produits algériens en Mauritanie et au Sénégal avant la fin du 1er semestre 2023, en attendant le lancement d’autres au Niger, au Nigeria, en Afrique du Sud et en France. «Les négociations sont en cours avec les autorités de la Mauritanie et du Sénégal pour ouvrir deux salons dédiés aux produits algériens avant la fin du 1er semestre», a-t-il assuré. Ceci en assurant que ces salons permanents seront supervisés par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur et seront des espaces de promotion pour les produits nationaux tout au long de l’année.
En outre, l’Algérie participera aux principaux salons internationaux afin de donner une visibilité aux produits nationaux. Tayeb Zitouni a évoqué aussi la possibilité d’organiser un salon ambulant des produits de construction sillonnant les pays africains. Il appelle à ce titre les exportateurs à présenter leurs propositions sur «les expositions qu’ils jugent à même de leur offrir de réelles opportunités pour l’ouverture d’espaces de coopération». La filière des matériaux de construction a d’ailleurs réalisé de bons résultats l’année dernière en exportant pour un montant de 1,3 md de dollars.
«Cette filière peut dépasser la barre de 1,3 md de dollars cette année», soutient le même ministre. Notons que la capacité de production en ciment a atteint 40 millions de tonnes alors que les besoins nationaux sont de 20 millions de tonnes, ce qui traduit le fort potentiel pour l’exportation.
M. Zitouni déplore toutefois l’incapacité d’exportation due à la non disponibilité des infrastructures de base au niveau des ports comme relevé aussi par les exportateurs algériens. M. Zitouni réaffirme la volonté d’éliminer tout obstacle en promettant qu’il y aura à l’avenir l’organisation d’ateliers de travail avec tous les acteurs du secteur pour relancer cette filière de l’exportation et réaliser les objectifs.
Pour sa part, le ministre des Finances avait annoncé, lundi dernier au Sénat, l’ouverture de filiales des banques algériennes en juillet prochain en France et en Mauritanie en sus de la banque installée au Sénégal. Une bonne opportunité pour les exportateurs algériens qui déplorent souvent les difficultés de rapatriement de la devise.