Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a adressé, hier, un dernier avertissement aux investisseurs bénéficiaires de terrain de l’Etat, mais qui n’ont pas encore réalisé leurs projets. «Je leur adresse un dernier avertissement. Il faut que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur contre ces gens», a-t-il déclaré lors de sa visite d’inspection dans la wilaya de Boumerdès.
Le département de M. Aoun semble accorder une grande importance à cette question. L’opération d’assainissement du foncier industriel a déjà permis la récupération de 2300 ha à travers les ZI et les ZAD du pays. Selon certaines statistiques, 15% de ces zones (575) sont inexploités et 85% des terrains octroyés aux entreprises publiques économiques sont en jachère.
Le ministre a entamé son périple par le complexe agroalimentaire de Corso, où il a insisté sur «l’importance de conforter les silos touchés par le séisme de 2023 afin d’augmenter les capacités de stockage du blé à l’échelle nationale». Géré par le groupe Agrodiv, ce complexe d’une capacité d’un million de quintaux est l’un des plus grands du pays. Après 15 ans de blocage, il allait être repris par le groupe Benamor en 2016, mais l’opération a viré au scandale impliquant plusieurs responsables de l’ère Bouteflika. Hier, le ministre a annoncé la reprise de ses activités à 90% d’ici la fin 2024, avant de donner des instructions pour la réhabilitation de la minoterie, la boulangerie industrielle ainsi que le centre de formation.
Dans une halte à l’entreprise MCM du groupe public Divendus à Si Mustapha, le ministre s’est montré très critique à l’égard de ses gestionnaires. Là, il découvre, surpris, que plusieurs chaînes de productions sont à l’arrêt, précisant que «le rapport dont je dispose ne reflète pas ce que je vois». «Il est anormal que cette unité fonctionne à 10% de ses capacités au moment où tout le monde utilise ses capacités à 100%. Cela n’est plus permis», a-t-il asséné devant les responsables du groupe et ceux de la filiale.
Le ministre s’est rendu, après, à la raffinerie du sucre de Larbatache, reprise en 2022 par le groupe Madar après sa saisie au groupe Mazouz. Cette usine, d’une capacité de production de 2000 tonnes/jour, devra, selon lui, entrer en service début 2024. Ce qui permettra à l’Algérie de répondre à la demande nationale en sucre et d’exporter le surplus.
Sur place, le ministre n’a pas caché sa colère face aux retards enregistrés pour le raccordement de la ZI aux réseaux de gaz et d’électricité. Sa visite a été clôturée par une note d’espoir au complexe des produits pharmaceutiques du laboratoire Merinal à Hammadi. Un joyau industriel «pouvant produire à terme 150 millions d’unités par an, dont des médicaments anticancéreux, ce qui permettra à l’Algérie de couvrir ses besoins à 90% d’ici la fin 2024»