Le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, a renouvelé hier son engagement à délivrer des autorisations directes aux pêcheurs européens afin de reprendre leurs activités suspendues dans les eaux sahraouies, suite à l’expiration de l’accord de pêche Maroc-UE, étendu illégalement au Sahara occidental occupé, rapporte l’APS citant un communiqué.
Dans un communiqué, le Front Polisario a rappelé que l’accord de pêche Union européenne (UE)-Maroc est arrivé à terme le 17 juillet dernier, ce qui veut dire l’arrêt des activités de pêche dans les eaux sahraouies. «Cette échéance coïncide avec le début de la présidence espagnole de l’UE, alors que c’est par le royaume d’Espagne que l’implication européenne est arrivée, lors de l’adhésion de cet Etat à la CEE (Communauté économique européenne) en 1986 et la reprise des accords scélérats de Madrid, organisant une spoliation massive des ressources naturelles sahraouies», poursuit le Front Polisario.
«Dans une volonté d’apaisement, le Front Polisario s’est déclaré prêt à délivrer des autorisations directes pour proposer une solution transitoire aux pêcheurs espagnols et européens, et à leurs familles, devenus otages des fautes commises par leurs dirigeants», a déclaré le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, cité dans le communiqué.
Se fondant sur l’arrêt de 2016 de la Cour de justice européenne (CJUE), cette offre, déjà formulée le 7 juillet dernier par le Front Polisario, tient toujours, à condition que les gouvernements des navires intéressés donnent leur feu vert, conformément à la réglementation européenne. «La balle est désormais dans le camp des autorités européennes, et en particulier espagnoles dont la flotte est la première (en termes de nombre) concernée par la cessation des activités de pêche», a ajouté Oubi Bouchraya, chargé du dossier devant la CJUE.
«Coquille vide»
Le communiqué indique que «malgré l’insistance du gouvernement espagnol, la Commission européenne a renoncé à la conclusion d’un nouveau protocole d’application, confirmant qu’aucune négociation n’était possible dans l’attente de la décision de la Cour».
Et «malgré le maintien en vigueur de ses effets, l’accord de pêche, sans protocole d’application, est devenu une coquille vide, et la plus hargneuse des propagandes ne peut rien y changer», selon le communiqué, affirmant que tout accord applicable à ce territoire doit recevoir le consentement du peuple sahraoui, indépendamment des bénéfices allégués. Selon le Front Polisario, l’arrêt de la CJUE de 2016, qui prévoit déjà la fin des activités de pêche sous licence marocaine, «est une avancée considérable pour le peuple sahraoui, qui se félicite de l’efficacité de la voie juridique».
Et d’observer : «En revanche, à ceux qui persistent dans l’illusion d’un hypothétique accord avec le Maroc : les déclarations péremptoires de ces jours-ci ne valent rien face à la force du consentement qui se dégage des arrêts de la Cour. Pour sa part, le peuple sahraoui attend le verdict final de la CJUE avec la plus grande sérénité.»