Expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine : Le marché gazier européen sous tension

02/10/2024 mis à jour: 02:31
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Photo : D. R.

L’Europe se prépare à la fin potentielle des approvisionnements en gaz russe via l’Ukraine, l’accord de transit de cinq ans entre les deux pays devant expirer cet hiver.

L’expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine, à la fin de l’année 2024, ravive les craintes d’une tension sur la disponibilité et les prix du gaz durant la saison hivernale en Europe. Les marchés restent ainsi sur le qui-vive, car toute nouvelle perturbation de l’approvisionnement, une concurrence accrue de l’Asie pour les cargaisons de GNL ou un début d’hiver très froid pourraient encore mettre à l’épreuve la résilience du marché européen.

L’Europe se prépare ainsi à la fin potentielle des approvisionnements en gaz russe via l’Ukraine, l’accord de transit de cinq ans entre les deux pays devant expirer cet hiver. Environ 42 millions de mètres cubes par jour de gaz russe sont toujours fournis à l’Europe, via le point d’interconnexion de Sudzha à la frontière avec l’Ukraine, y compris vers la région de Transnistrie en Moldavie, selon l’agence Platts.

Une perspective inquiétante pour les pays européens, car malgré tous leurs efforts de sevrage du gaz russe, en comptant notamment sur le Gnl américain et d’autres sources d’approvisionnement, de nombreux pays restent toujours très dépendants du gaz russe et peinent à trouver une véritable alternative.

L’approche de la fin du contrat russo-ukrainien, coïncidant de surcroît avec une période de forte demande hivernale, laisse planer le doute quant à la capacité de l’Europe à trouver les approvisionnements nécessaires à sa consommation, tout en maîtrisant la courbe des prix des importations de gaz et de GNL.

Les prix sont d’ores et déjà relativement élevés, reflétant la nervosité du marché, l’agence Platts – qui fait partie de S&P Global Commodity Insights – a évalué, le 27 septembre dernier, le prix TTF du mois à venir à 37,75 euros/MWh (42,24 dollars/MWh).

Flux suspendus

Et ce, bien que les sites de stockage de l’UE soient presque pleins, à 94,2% de leur capacité au 28 septembre, et qu’un mois d’octobre doux devrait voir les stocks atteindre presque leur maximum, à mesure que la maintenance norvégienne se termine.

Les niveaux de demande globale au quatrième trimestre de cette année seront déterminants. Commodity Insights prévoit une demande dans l’UE27 et au Royaume-Uni de l’ordre de 1,228 Bcm/j au cours du trimestre, ce qui représenterait une augmentation de 6% par rapport à l’année précédente, indique l’agence Platts.

Si les flux sont suspendus entre la Russie et l’Ukraine, la seule voie d’acheminement du gaz russe vers l’Europe sera le gazoduc TurkStream. L’Europe aura également toujours besoin de GNL pour continuer à arriver afin de répondre à la demande hivernale.

Commodity Insights prévoit que les importations de GNL vers l’UE et le Royaume-Uni au quatrième trimestre s’élèveront à environ 362 millions de m3/j, en baisse de 6% par rapport à l’année précédente, mais en hausse par rapport à la même période de l’année précédente.

L’Europe a également déployé de nouvelles infrastructures flottantes d’importation de GNL – Floating Storage and Regasification Unit (FSRU) –, ou terminal méthanier flottant, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et davantage d’unités de ce genre devraient être prêtes à être opérationnelles, au quatrième trimestre.

 

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