Examen du BEM : Les pédagogues proposent des pistes de réforme

27/06/2023 mis à jour: 07:03
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Photo : D. R.

Les syndicalistes et les pédagogues contactés par El Watan n’incriminent pas directement les programmes dans l’échec des élèves à l’examen du BEM. Ils évoquent l’«incompatibilité» de ces derniers avec le volume horaire.

C’est une lecture amère que les pédagogues et les syndicalistes établissent au lendemain de l’annonce officielle des résultats du Brevet de l’enseignement moyen (BEM). Tout se résume à l’idée de l’éloignement de plus en plus d’un BEM de qualité, autant alors le supprimer, proposent-ils.

Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation  (Satef) estime qu’il s’agit de «résultats inacceptables !»

Pour Bachir Hakem, pédagogue et ancien professeur des mathématiques, nous sommes dans le même état de figure des résultats de l’examen de fin de cycle primaire (5e AP), qui vient d’être supprimé.

«Un examen supprimé parce qu’il ne ''servait'' finalement à plus rien», souligne-t-on. Pour le pédagogue, lorsqu’il y a comparaison des données entre les notes annuelles des candidats et celles obtenues au BEM, le passage est donc assuré quels que soient les résultats.

Avec des épreuves écrites, Bachir Hakem prouve qu’il existe un écart flagrant entre les notes du BEM et celles de l’année. Donc, autant le supprimer, dit-il. Il est inadmissible pour les deux intervenants «d’offrir» un BEM avec une moyenne de 09.5/20, surtout qu’il s’agit d’une année calme, sans mouvement de grève ni pandémie.

«Refonte des examens»

«Rien ne justifie cette décision de rachat», s’étonne Boualem Amoura qui évoque une décision «antipédagogique  qui ne sert point l’école algérienne». Il se demande pourquoi «retoucher» le barème de correction à chaque fois que nos élèves échouent dans une matière.

D’ailleurs, Bachir Hakem affirme que la moitié de ces élèves «rachetés» échouent automatiquement au bac. Les deux intervenants souhaitent une refonte radicale de tous les examens !

«Ils ont passé quatre matières au premier jour de l’examen ! Inacceptable et antipédagogique», se désole le secrétaire général du Satef qui rappelle que pourtant durant l’année scolaire, il était interdit d’organiser deux devoirs ou plus par jour.

Y a-t-il surcharge du programme ? Meziane Meriane, ancien coordinateur du Snapest, n’incrimine pas directement les programmes tracés, mais surtout l’incompatibilité des programmes et le volume horaire alloué.

Les parents d'élèves, quant à eux, incriminent le rythme des cours dispensés, et ce, dans le but d’achever les programmes. Techniquement, il s’agit d’un programme de 36 semaines, mais censés se terminer en 29 semaines seulement !

Un montage impossible, explique Meziane Mériane (lire son entretien à El Watan). Rappelons que le taux de réussite à l’examen du BEM de cette année au niveau national a atteint 60,97%, selon le ministère de l’Education nationale.

Il est précisé aussi que ceux qui sont admis au lycée par le passage, c’est-à-dire, avec la moyenne annuelle, sont estimés à 65,13%. Le ministère a décidé de reconduire pour la quatrième année consécutive l’admission au BEM avec une moyenne de 9,50/20. 

81,33% de taux de réussite au BEM à Tizi Ouzou

Le taux de réussite à l’examen du BEM a atteint cette année 81,33% dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le représentant de la direction de l’éducation (DE), qui intervenait hier lors de la session ordinaire de l’APW de Tizi Ouzou, a souligné que les premiers échos classent la wilaya à la première place au niveau national.

Par ailleurs, et d’après toujours les mêmes chiffres rendus publics, le taux de passage, c’est-à-dire en prenant en compte dans le calcul de la moyenne tout le parcours annuel des élèves, est estimé à 84,98%. Avec ces résultats, la wilaya de Tizi Ouzou enregistre une nette amélioration quant à l’année dernière où 77,71% des élèves avaient eu leur examen, rappelle-t-on.

Il ressort aussi des résultats que trois établissements ont obtenu 100% de réussite et 181 CEM sur les 183 que compte la wilaya ont surclassé la moyenne nationale de réussite, qui est cette année de 60,97%.

Allant un peu plus loin dans le détail, les représentants de la direction de l’éducation expliquent à la même occasion que 3 élèves ont réussi le pari de décrocher leur examen avec une moyenne supérieure à 19/20.

En première place, on retrouve ainsi l’élève Romaïssa Azouani scolarisée au CEM Ahmed Mohand Saïd de Bouzeguène avec une moyenne de 19,27. Les responsables de la DE estiment aussi à 94 le nombre d’élèves ayant réussi avec plus de 18 de moyenne.T. Ch.

 

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