S’il y a une évocation aussi captivante d’un des plus anciens joueurs sétifiens à faire revivre pour nos chers lecteurs, celle de Si El Hadi Benmahmoud en est une. Si El Hadi aux 92 ans bien accomplis et excellemment bien supportés, à seulement le voir ou mieux à discuter avec lui est un vrai régal. Pour la symbolique de l’histoire, puisque Sétif est une ville où la «coupe» occupe une immense place de choix dans l’esprit des Sétifiens, Si El Hadi Benmahmoud a brandi la première coupe d’Algérie de l’Algérie indépendante (1963), remportée par l’ESS face à l’ES Mostaganem (2-0) en étant le libéro et le capitaine d’équipe de l’Entente, lequel rôle lui fut confié en reconnaissance de ses grandes qualités sportives et morales par l’entraîneur emblématique de Sétif, feu Mokhtar Arribi. L’autre bonne coïncidence historique de Si El Hadi est cette photo prise en compagnie de son frère le regretté Abdelkrim, alors ministre de le Jeunesse et des Sports, lors de la finale de coupe d’Algérie 1964, face au MO Constantine (2-0) alors qu’il était le driver de l’Entente au moment de la remise du cher trophée par feu Houari Boumediene. Si El Hadi a joué professionnel en France exactement à Mulhouse, où il a suivi une formation d’entraîneur, avant de rentrer sur Sétif continuer à faire bénéficier les jeunes de sa longue et riche expérience. Ce respectable et respectueux homme, intellectuel avéré, a entraîné les trois équipes de football sétifiennes que sont l’ESS, l’USMS et le SAS. Si El Hadi était directeur à la Société des boissons gazeuses (EMA/BGA) installée à Sétif les années 1980/90. Il a également dirigé son établissement privé, une auto-école, avant une retraite bien méritée. Toujours souriant et saluant tout le monde, pratiquant la marche à pied depuis de longues années, ce qui explique sa bonne forme d’apparence. En tenue civile correcte les jours de semaine et en tenue traditionnelle le vendredi, Si El Hadi et son défunt frère «Sallouh» faisaient partie de la fratrie de joueurs ayant marqué l’histoire de l’Entente de Sétif. La longue expérience cumulée, que ce soit comme cadre ou comme sportif, là où il est passé et a longuement roulé sa bosse, est un livre ouvert qu’il faudra exploiter tant que l’homme est en pleine possession de ses facultés physique et surtout mentales. Il évoque non sans une grande fierté son passé sportif amateur ou professionnel. Son avis sur l’actualité footballistique du pays est sans détour. Pour lui, avant il n’y avait pas ces beaux stades, ni ces moyens colossaux consentis par l’Etat, ni ces clubs budgétivores. Mais il y avait de bons joueurs, du beau jeu, sain et surtout des dirigeants de bonne moralité, dévoués et désintéressés. Il a conclu en lançant un grand bravo de reconnaissance pour le Qatar «pour nous avoir donné un mois durant l’opportunité de se sentir fier d’être musulman et «Arabe» pour sa parfaite organisation du dernier Mondial».