Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a annoncé hier une reprise partielle de ses distributions d’aide alimentaire en Ethiopie, suspendues depuis plusieurs mois, à seule destination des quelque 900 000 réfugiés hébergés dans des camps.
Le PAM avait interrompu en juin ses distributions de nourriture en Ethiopie, dont dépendent près de 17% des quelque 120 millions d’habitants, emboîtant le pas à l’agence américaine d’aide humanitaire (USAID) qui avait dénoncé «une opération généralisée et coordonnée de détournement» de cette aide. L’USAID a également annoncé, le 5 octobre, avoir repris son aide alimentaire aux réfugiés d’une trentaine de camps à travers l’Ethiopie. Le pays accueille près de 900 000 réfugiés, majoritairement originaires de Somalie, du Soudan du Sud et d’Erythrée, dont environ 35 000 personnes ayant fui ces derniers mois le conflit au Soudan voisin.
«Les familles vivant dans des camps de réfugiés dans cinq régions» d’Ethiopie, «dont ceux récemment arrivés après avoir fui le Soudan reçoivent des colis alimentaires pour la première fois depuis que le PAM a suspendu ses distributions en juin», a annoncé le PAM dans un communiqué. Le PAM précise avoir repris cette aide «après une réorganisation totale des garde-fous et contrôles» des opérations menées auprès des réfugiés. «La sécurité alimentaire des réfugiés s’est détériorée ces derniers mois, provoquant plus de malnutrition, des tensions croissantes dans les camps et même des retours dangereux de l’autre côté de la frontière», note le PAM.
La distribution de «nourriture est vitale pour les réfugiés qui vivent dans des conditions d’une dureté difficile à imaginer, et nous sommes soulagés d’avoir désormais des mesures en place pour reprendre ce soutien essentiel», a expliqué Valerie Guarnieri, sous-directrice exécutive du PAM. Le PAM ajoute progresser en parallèle dans le déploiement des «mesures et contrôles nécessaire à la reprise de la distribution de nourriture» aux «millions d’Ethiopiens en état d’insécurité alimentaire».