Le onze sétifien a abandonné le gain du match et a de nouveau montré ses limites dans les rendez-vous ordinaires. Une vingtaine de minutes ont donc suffi pour comprendre que l’ES Sétif, version «intérim et bricolage» pouvait facilement sombrer, perdre pied et ses dernières illusions. Inscrits aux abonnés absents, les Noir et Blanc n’ont pas fait le poids face à un adversaire réaliste et bien préparé.
Faute d’arguments, les Sétifiens ayant la tête ailleurs ont, le moins que l’on puisse dire, vécu un après-midi délicat sur leur pelouse du 8 Mai 1945 où ils ne sont plus imbattables. Hors du coup, les locaux craquent en première mi-temps.
Déséquilibrés par la manière de faire d’un adversaire en forme, les Noir et Blanc punis par ce diable de Démène (26’ et 45’) brandissent le drapeau blanc, très facilement. Évoluant avec du plomb dans les pieds, les partenaires de Djabou manquant cruellement d’inspiration, de créativité et de jus, sombrent.
Au grand désarroi de leurs fans interdits de stade. Les coups de boutoir de Démène sanctionnent autant le forfait des Sétifiens qu’ils récompensent assez justement l’après-midi des Magraouis voyageant bien, ces derniers temps.
Pour la confiance, cette nouvelle claque ne tombe pas à pic. Payant cash les errements et le mauvais casting de l’intersaison, l’ESS patine dans les derbys. Puisqu’il ne parvient plus à s’imposer face à un adversaire supposé moyen. Impacté par les farces de sa direction, l’Aigle noir ne brille plus quand les circonstances l’exigent.
Retombant dans ses travers, le onze sétifien avec un jeu approximatif, une aléatoire fraicheur physique et un schéma tactique défaillant a été décevant, pour ne pas dire nul sur toute la ligne. L’absence d’un coach attitré accompagné d’un staff technique compétent accentue davantage les difficultés du collectif ententiste démontrant une fois de plus ses manques et tares. Intervenant à quelques jours de l’important rendez-vous de la Ligue des champions, ce deuxième échec en quelques jours donne le tournis à un Aigle noir mal en point…
Affaire Bouaoud, le scandale de trop
Les jours se suivent et se ressemblent pour l’ES Sétif, otage de la mauvaise gestion et des règlements de compte. Puisque les commanditaires de l’alliance contre nature se donnent non seulement en spectacle mais ternissent l’image de marque du club.
Ainsi, Hicham Bouaoud (manager et directeur sportif) qui faisait la pluie et le beau temps à l’Entente devient tout d’un coup «indésirable». Après «mûre» réflexion, Kamel Laïfi, président du Club sportif amateur (CSA) et Abdelhakim Serrar, président du conseil d’administration de la SSPA découvrent l’inutilité du poste, décident de dégommer l’encombrant «manager». Sur un «coup de tête», le président du CSA annonce la suppression du poste, en présence du PCA ne soufflant mot.
Le lendemain, une décision portant la griffe de Serrar est placardée sur la page officielle du club. Le communiqué non référencié saute en un clin d’œil. Le limogeage de Bouaoud qui n’a pas dit son dernier mot, montre que l’ESS a bel et bien touché le fond.