Avant de lui forcer la main pour rempiler à l’intersaison, les dirigeants ont promis à Nabil Kouki de gros moyens et un effectif costaud.
C’est avec énormément de plaisir que je viens aujourd’hui au nom du peuple algérien, vous notifier l’agrément du Front de libération nationale (FLN), pour la création d’une équipe de football à Sétif. Soyez digne de la confiance placée en vous et faites en sorte d’être à la hauteur de la mission qui vous est confiée. Vive l’Algérie ! Gloire à nos Martyrs !» [1] Annonçait un jour d’avril 1958 Si Mohamed Cherif Kharchi le responsable politique du FLN à Sétif. Le moment est historique pour Si Brahim Dekkoumi, Si Lakhdar Laïb et Si Layachi Chougui, les autres fondateurs de l’Entente sportive sétifienne.
L’ESS n’est pas tombée du ciel. Crée par des hommes en pleine guerre de libération, l’Aigle noir qui a enfanté Benmahmoud El Hadi, Oucissa, Zellagui, Lebsir, Harbouch, Oukrib, Ayad, Belgacem, Abbes, Attar, Koussim, Benmahmoud Salih, Allaoua Blagui et d’autres, vit des moments sombres. Les maquignons n’ayant aucun respect pour l’histoire et les sacrifices des hommes en sont la cause…
L’histoire souillée
Formée d’anciens joueurs de l’USFMS et du SAS, la jeune équipe confiée à Ali Benaouda dit «Layass», le légendaire formateur de plusieurs joueurs de talents, tels Salhi Abdelhamid, Lounis Mattem, les frères Boulelkfoul, Cheniti, Messaoudi et Fellahi, pour ne citer que ceux- là, est née pour gagner des titres. La formation phare de Aïn Fouara est la première équipe à gagner la première coupe de l’Algérie indépendante.
Elle est la seule à détenir une coupe Afro-Asiatique, deux Ligues des champions d’Afrique et une participation à la Coupe du monde des clubs (Maroc 2014). L’espace ne permet pas d’étaler toute la montagne de titres, nationaux arabes et africains décrochés par les Noir et Blanc - dignes porteurs du flambeau. Malheureusement tout ce legs est souillé par les «mémoires courtes» mues par des desseins inavoués. Émile Girardin disait : «L’histoire est la conscience de l’humanité». Cette conscience nous oblige à démasquer les faussaires de l’histoire tenant en otage une institution en voie d’extinction…
Des cimes à la... Faillite
Tout le monde sait comment l’actuelle équipe dirigeante a pris les commandes du club en novembre 2020. Pour opérer l’OPA, les nouveaux actionnaires ayant «induit» en erreur une bonne partie de l’Assemblée générale du club sportif amateur (CSA) soi-disant détenteur de la majorité des actions du faux capital d’une SSPA n’existant que sur papier, ont promis monts et merveilles. Les fausses promesses se sont avérées un château de sable. Au lieu de faire mieux que leurs prédécesseurs - premiers géniteurs de la faillite, les nouveaux actionnaires n’ayant ni moyens ni une feuille de route, opèrent en mode tronçonneuse.
En un mot, ils ont aggravé le cas d’un Aigle noir métastasé. Pour étayer de tels propos, l’Entente a besoin du coffret fort d’une très grande institution financière pour sortir la tête de l’eau et supporter la mauvaise gestion de ses «dirigeants» à l’origine des problèmes Bekakchi, Loumity, Berbache, Saadi, Bouguelmouna gonflant les dossiers de l’ESS à la commission des litiges de la Ligue et de la FIFA. La politique du bluff er de la parlote a non seulement fait son temps, mais nuit considérablement à l’ESS sous l’emprise d’un clan jouant avec les nerfs et les sentiments des supporters.
Un vilain jeu de rôle
La pression des fans, l’affaire Djahnit accouchant, en fin de compte, d’une souris et la défaite de Durban obligent les éminences grises du club n’ayant toujours pas mis la main sur le moindre sponsor, à trouver une issue de secours.
Pour dégommer Nabil Kouki, ils actionnent la vieille manigance du «jeu de rôle». Ainsi, le président du conseil d’administration (PCA), intérimaire pour deux mois, cède la parole et le témoin au PCA titulaire, écourtant précipitamment le «repos du guerrier».
Très fort dans le monologue, le PCA change le fusible rayé depuis de long mois. Il oublie que tout le moteur est bon pour la casse. Avant de lui forcer la main pour rempiler à l’intersaison, les dirigeants ont promis à Nabil Kouki de gros moyens et un effectif costaud.
Naïf, croyant au père Noël, le technicien tunisien tombe dans le filet du mensonge de ses employeurs dans l’incapacité d’offrir le strict minimum à une formation courant plusieurs lièvres à la fois. L’ex-entraineur qui s’est retrouvé sans eau minérale ou de petits outils de travail ne peut porter à lui seul le chapeau des mauvais résultats.
La diversion a fait son temps. Ne manquant pas d’idée, certains dirigeants n’ayant pas ramené le moindre sou à l’ESS comptent, le comble, revoir la composante de l’Assemblée générale. Avec un peu de bon sens, ils devraient brandir le drapeau blanc, débarrasser le plancher et épargner au métastasé d’autres complications.
L’intervention des autorités s’impose…
Pour faire semblant, les «mémoires courtes» mettent à profit la moindre fenêtre pour souhaiter la venue d’une entreprise publique. En vérité, cet appel est de façade. Les maîtres des lieux sont contre une telle option. Ils savent pertinemment qu’ils ne sont plus éligibles et dignes de confiance. L’arrivée d’une entreprise publique mettra fin aux faux castings et aux affaires.
Elle éteindra les téléphones. Fondée avec l’accord de l’ALN et du FLN, l’Entente de Sétif est en danger. Sans l’intervention des pouvoirs publics, l’ESS des Aribi, Kermali, Khalfa, Cheniti, Adjissa, Khalfi, Saoud, Griche et Zorgane, risque de disparaitre. Peut-on faire faillite avec les 14 milliards de l’APC et les 19 du transfert de Amourra ?
Peut-on recruter 13 joueurs et faire un flop ? La réponse coule de source. N’ayant pas lésiné, les autorités (Wilaya, APC et DJS) qui ont injecté dans les caisses du club ces derniers mois pas moins de 20 milliards de centimes devraient demander des comptes et mettre le holà tant qu’il est temps…