Le transfert d’Ahmed Kendouci de l’Entente de Sétif au Ahly National du Caire a suscité diverses réactions. Sur le sujet, le président de l’ES Sétif, Abdelhakim Serrar, déclare : «Je suis fier du transfert de notre joueur au Ahly du Caire. Je comprends la détresse du président du Zamalek, Mourtadha Mansour, d’avoir raté ce transfert.»
Le transfert réussi de l’international algérien A’ et désormais ex-joueur de l’ESS Ahmed Kendouci vers le club du siècle du continent africain, le National Ahly du Caire (Egypte) fait des vagues. Il y avait l’autre club de la capitale égyptienne et concurrent éternel du Ahly, le Zamalek, qui était intéressé par les services du joueur algérien. Et pas que, car même le club de la capitale algérienne, le Mouloudia d’Alger, avait Kendouci dans son viseur et avait même de fortes chances de l’enrôler. Juste après la conclusion du transfert d’Ahmed Kendouci vers Al Ahly du Caire, une déclaration «très grave» dans une vidéo de Mourtadha Mansour, président du Zamalek, a fait le buzz sur la Toile. Beaucoup de zones d’ombre planent sur ce transfert. Pourquoi tout ce brouhaha médiatique sur ce transfert ? Y a-t-il eu des compromissions ? Y a-t-il eu des pertes de commissions en gain ? Y a-t-il eu des sensibilités écorchées ou de leadership perdu devant les masses de supporters en Egypte ? Pour en savoir plus et éclairer l’opinion, nous avons pris attache avec le président de l’Entente de Sétif, Abdelhakim Serrar, pour nous donner sa version des faits. Suivons-le.
INTERVIEW RÉALISÉE PAR SALIM OUSSACI
Pouvez-vous nous expliquer comment a été conclu le transfert de Kendouci ?
Tout d’abord, sachez que notre joueur Ahmed Kendouci était en stage bloqué avec l’équipe nationale des locaux depuis plus d’un mois et qu’il était en compétition officielle depuis le 13 janvier dernier. De ce fait, je ne pouvais ni interférer ni perturber sa concentration pour ce grand rendez-vous continental que tout un peuple suit avec beaucoup de ferveur et de présence. Il est vrai que Kendouci était fortement pressenti au Mouloudia d’Alger et le président du club, Hadj Redjem, était en possession de documents remis par mon administration entre clubs concernant le transfert du joueur. Il ne restait que la signature de Kendouci pour avaliser son transfert. Je tiens à vous préciser que seul le MCA avait réellement proposé quelque chose de palpable à l’ESS pour ce transfert. Je le redis, Hadj Redjem était un seigneur dans ses relations avec nous dans le sens le plus large du terme. Seulement, voilà, Kendouci ne voulait à aucun moment rester dans le championnat local. Il voulait changer de cap mais seulement à l’étranger. Son manager était sur la même longueur d’onde. D’autres managers étaient dessus pour tenter de le transférer vers un club étranger. D’ailleurs, Kendouci ne voulait à aucun moment quitter l’ESS pour un autre club algérien quitte à terminer sa saison chez nous. C’est pour vous dire qu’il était impossible de négocier son transfert vers un club algérien. Ayant été convaincu de la volonté de Kendouci de ne plus jouer en Algérie, et lors d’un entretien téléphonique avec mon ami de longue date Mahmoud El Khatib, le président du Ahly du Caire, je lui ai proposé Kendouci. Sachant que Al Ahly joue la Coupe du monde des clubs au début du mois de février prochain au Maroc. Je tiens également à vous dire que des managers d’Egypte m’ont harcelé pour acheter le contrat de Kendouci pour l’orienter vers le Zamalek. A quelques jours de la fin du délai du mercato hivernal, j’ai effectivement appelé le président du Zamalek pour lui dire textuellement s’il était intéressé par Kendouci de prendre contact directement avec moi pour barrer la route à ceux qui voulaient se sucrer sur le dos de notre joueur et de notre équipe.
Quel a été l’épilogue de ce transfert ?
Je dois dire que seul le Ahly National du Caire était sérieux et direct pour enrôler Kendouci. Je m’explique : ayant eu Kendouci au téléphone quelques heures avant la clôture du mercato, je lui ai insinué s’il ne voyait pas d’inconvénient d’aller jouer du côté des «Pyramides». Sa réponse fut affirmative et qu’il était prêt à aller même à pied pourvu qu’il ne reste plus ici. Il n’avait plus la tête, ni l’envie de continuer. A ce moment-là, j’ai commencé à chercher l’intérêt de l’Entente et celui du joueur. Seul Al Ahly s’est manifesté. Car, sans même me demander une invitation pour obtenir un visa d’entrée en Algérie, le chargé des recrutements du Ahly du Caire, Amir Toufik, était jeudi à Sétif pour nous faire une proposition intéressante pour notre club et de se charger de convaincre Kendouci à Alger après le quart de finale disputé vendredi. Samedi après-midi, le contact physique s’est établi entre eux à Sidi Moussa et le joueur, déjà informé, a signé son contrat d’engagement avec ce grand club. Le montant total du transfert est estimé à 1 million de dollars. Notre club aura sa part et si d’aventure le joueur Kendouci fait l’objet d’un autre transfert, là aussi notre club aura son dividende. Je ne vous cache pas que la ristourne financière pour l’ESS est conséquente afin de régler certains de nos soucis financiers d’actualité.
Comment expliquez-vous cette grave déclaration vous concernant de Mourtadha Mansour, président du Zamalek ?
Je ne trouve aucune explication à ce dérapage vocal du président du Zamalek autre que la dualité historique qui existe entre les deux clubs rivaux de la capitale égyptienne, que sont Al Ahly et le Zamalek. Je ne vous apprends rien en vous disant qu’ils s’arrachent les joueurs, les entraîneurs, les sponsors et autres mass media à tous les niveaux en coulisses et en public. Honte à celui qui aura raté ou manqué un recrutement de ce calibre devant leurs milliers de supporters. Alors que la proposition lui était faite, lui a préféré charger des intermédiaires pour le faire à sa place. Ce que je n’ai pas avalisé dans l’intérêt de mon club et celui du joueur. Je suis là pour ça. Je comprends aisément son inconfortable, voire sa délicate situation devant sa galerie. Il est aux abois et il le sera davantage quand Kendouci jouera sous les couleurs du Ahly et, j’en suis certain, marquera des buts. Je ne voudrais pas être à sa place à ce moment-là. La grande déception d’avoir raté ce transfert lui fait dire des choses étranges.
On vous laisse conclure...
De toute évidence, je suis personnellement fier d’avoir réussi ce transfert d’un joueur formé en Algérie vers le club du siècle africain qui jouera le Mondial des clubs en février prochain. Aussi, je profite de cette opportunité que vous me donnez, et au même titre que tous les Algériens, ma fierté est immense et je me félicite de la réussite du CHAN organisé merveilleusement chez nous sur quatre sites de niveau mondial avec cette réussite populaire que seuls les Algériens savent faire avec cette ferveur. Je félicite également notre Onze national et son coach Madjid Bouguerra pour la qualification aux demi-finales. Je suis certain que le public oranais sera l’autre attraction de ce grand rendez-vous footballistique continental. Mon soutien à cette équipe et à son staff est total. C’est de très bon augure pour le vote prochain de la CAF pour l’organisation de la CAN-2025. Nos chances sont devenues très fortes pour gagner la confiance de l’état-major de la CAF et les membres votants au sein de la CAF le jour «J».