Peut-on gérer un grand club bardé de titres avec la folie des grandeurs? Peut-on commander une équipe qualifiée pour les quarts de finale de la Ligue des champions d’Afrique placée sous un gigantesque zoom avec uniquement de la parlotte ?
A-t-on le droit de mettre en péril avec une telle désinvolture le prestige et l’histoire d’un patrimoine national ? Les réponses coulent de source. Au lieu de brandir le drapeau blanc, faire leur mea-culpa, avouer leur échec, quitter la scène et épargner à l’ESS une telle torture, les supposés «dirigeants» qui n’ont pas jugé utile d’accompagner leur équipe au Maroc, persistent et signent.
Au grand dam des fans tenus à carreau. Forts d’une impunité, les supposés dirigeants ne pouvant continuellement «gérer» avec l’argent du contribuable - les subventions publiques s’entend - sont incapables de remplacer Nabil Kouki par un coach attitré, en mesure de redresser la barre et de permettre à l’équipe de sauver les meubles et la mise. Annoncé ici et là, l’option Hubert Vélud tombe à l’eau.
Le technicien français qui avait donné son accord de principe pour revenir à Sétif, ne pouvait prendre un train en marche sans conditions et garanties. N’ayant pourtant pas exigé une mensualité de 25 000 euros que percevait son prédécesseur, mais 20 000 euros et trois mois d’avance, Velud butte sur une fin de non-recevoir de ses interlocuteurs aux commandes d’un club fonctionnant avec du «vent».
Devant une telle impasse, les supposés dirigeants dans l’incapacité à offrir à leur équipe un entraîneur confirmé, ne démissionnent pas. Ils ne veulent pas remettre le témoin pour ne pas éteindre leur téléphone et continuer à bénéficier des avantages de la carte de visite «Entente». Une telle carte a réglé bon nombre de «dossiers» en suspens depuis des années, non.
Faisant comme si de rien n’était, ils décident de continuer la saison avec Rédha Bendris qu’on utilise comme bouc émissaire. Sans moyens matériels, sans appui psychologique et présence des supposés dirigeants, sans motivation des joueurs non rétribués depuis un bail, Rédha Bendris –patron d’un staff technique étriqué, n’est pas certain de prendre le dessus sur l’ES Tunis et de terminer la compétition nationale dans le peloton de tête.
Ne pouvant être au four et au moulin, Rédha Bendris est confronté à la rébellion de certains éléments n’admettant plus le statut d’intermittents. Ne cachant pas leur courroux, Hachoud et Benbelaïd qui ont regardé le dernier RAJA-ESS à partir du banc des remplaçants ont eu une prise de bec avec leur coach.
Ce dernier est donc contraint de gérer les humeurs des uns et des autres. N’assumant rien, les supposés dirigeants font plus de mal que de bien à leur équipe pour laquelle les prochaines échéances ne seront pas de simples parties de billard.
A commencer par le prochain ESS-MCO, programmé ce samedi au 8-Mai 1945 pour le compte de la mise à jour de la 21e journée. L’empoignade s’annonce compliquée pour les Noir et Blanc, lesquels n’ont rejoint Sétif que ce matin aux premières heures… La récupération est l’autre hantise d’un Aigle noir gavé par le mensonge.