Sous l’impulsion de la présidence de la République via le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), (ex-ANDI) a accordé, hier, à l’EPE Sider El Hadjar, une ultime prorogation de délai d’une année.
Ce prolongement permettra à Sider El Hadjar de récupérer ses équipements importés dont la valeur dépasse le 1,4 milliard DA, soit l’équivalent de 10 millions d’euros, en bénéficiant des avantages fiscaux et parafiscaux qu’offre le dispositif de l’AAPI.
«Suite à l’intervention du ministre auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), pour débloquer la situation des équipements, en souffrance au niveau des infrastructures portuaires de Skikda et de Annaba, depuis 2019, faute de délivrance d’une prorogation de délai de la phase de réalisation au profit du projet d’investissement de l’EPE Sider EI Hadjar, portant sur l’extension et la réhabilitation de son complexe sidérurgique, j’ai l’honneur de vous informer que I’AAPI a donné son accord pour l’octroi d’une dernière prorogation de délai, d’une période d’une année, à compter de la date de signature de la décision modificative y afférent», lit-on dans le courrier adressé par l’AAPI à la direction générale du groupe Imetal dont El Watan détient une copie.
Aussi, abonde la même source, «il est à noter que la décision sera établie dès la finalisation de la procédure relative aux projets d’investissement bénéficiaires des avantages fiscaux et parafiscaux, dans le cadre d’une convention d’investissement, notamment la conclusion d’un avenant à ladite convention». A cet égard, «I’EPE Sider EI Hadjar est, ainsi, appelée à prendre contact avec l’AAPI pour entamer la procédure et finaliser le processus d’octroi de la décision dans les meilleurs délais, afin d’entamer les démarches de dédouanement et de réception des équipements concernés dans le délai convenu». Cet accord, faut-il le souligner, est le fruit d’une laborieuse bataille administrative menée, depuis septembre 2023, par le P-DG du groupe Sider sous le parrainage du ministre de l’Industrie, M. Ali Aoun.
6000 sidérurgistes crient leur joie
Informés, les quelque 6000 sidérurgistes n’ont pas pu cacher leur joie en faisant circuler l’information à travers toutes les unités du complexe. «Nous ne saurons jamais remercier M. le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, et son ministre de l’Industrie, M. Ali Aoun, pour ce geste qui sauvera notre usine. Nous témoignerons de notre gratitude au moment voulu», ont tonné les sidérurgistes.
Rappelons qu’un important équipement importé en 2019 par Sider El Hadjar est en souffrance, actuellement, au niveau des ports de Annaba et Skikda. Il est composé de cinq lots qui sont exposés aux quatre vents depuis cinq ans, générant des surcoûts qui, à l’heure actuelle, sont estimés à 442 millions de dinar. «Dans le cadre de son plan de développement, Sider El Hadjar bénéficiait, depuis la première phase d’investissement, du régime dérogatoire d’une convention relative au développement de l’investissement pour la réhabilitation et l’extension du complexe sidérurgique d’El Hadjar.
Par cette convention, établie avec l’ANDI, actuellement AAPI, Sider El Hadjar profitait des exonérations en matière de franchise de droits et taxes et tout autre prélèvement à caractère fiscal», a expliqué, à El Watan, un cadre de Sider El Hadjar. Cependant, la convention initiale avait expiré et a été renouvelée une seule fois. Cette dernière a encore pris fin en 2019 sans pour autant entamer la deuxième phase du plan de développement de l’entreprise. «En dépit de toutes les démarches entreprises pour obtenir une prorogation de délai et pouvoir entamer la 2e phase, l’ANDI nous a informés que malgré la résolution CPE, ils ne peuvent déroger à une loi, ses prérogatives se limitent à deux accords de prolongation. Selon toujours l’ANDI, la demande de Sider El Hadjar relève du Conseil national d’investissement (CNI) qui devra l’examiner pour y statuer.
Sider El Hadjar est actuellement bloqué et n’arrive même pas à dédouaner ces équipements en souffrance aux ports de Annaba et Skikda, depuis fin 2019, faute de franchise et de trésorerie», regrettent, non sans émotion, d’autres cadres au niveau du même complexe. L’allongement du délai de dédouanement de ces équipements accroît les frais de magasinage et les pénalités de retard de dédouanement, sans compter la détérioration et la perte de garantie des fournisseurs.
Il s’agit, entre autres, d’un convertisseur pour l’aciérie, de l’osmose inverse, des tableaux de distribution électrique, d’une chaudière de 30T/H et, pour l’unité de logistique, d’un lot de voie ferrée avec cinq locomotives.