La photo de la sélection nationale de gymnastique, dont les jeunes athlètes (vraisemblablement mineures) posaient avec des maillots de compétition, postée il y a trois jours, continue de susciter des réactions.
Le corps de la femme étant, d’une certaine manière, un enjeu idéologique majeur, il était clair que cela n’allait pas passer inaperçu. En plus des «pour» et des «contre», il y a ceux qui dénoncent les deux camps, estimant justement qu’à chaque fois la femme est «instrumentalisée» politiquement sans que qui que ce soit ne lui demande son avis. Ainsi, dès l’apparition de cette photo sur les réseaux sociaux, beaucoup d’utilisateurs, dont des personnalités connues, ont commencé à la relayer.
Certaines pages se sont mises, tout de suite, à s’en prendre à ces filles. «Où est le père, où est le frère ?» a-t-on lu sur la page «Je suis Oranais et fier» aux plus de 100k abonnés. D’autres avaient pris le relais. Des attaques qui ont, bien évidemment, poussé beaucoup de personnes à réagir. «La femme algérienne est une citoyenne libre qui a le droit de porter ce qui lui chante. Ceci est une tenue de compétition sportive officielle, et à chaque sport ses propres exigences», a écrit à cet effet l’islamologue Saïd Djabelkhir.
Beaucoup d’autres Algériens ont pris le relais pour défendre ces filles en exhibant cette photo. Ces «échanges» entre les «pour» et les «contre» ont, par la suite, fait réagir d’autres personnes qui ont adopté une autre position. A cet effet, la militante féministe, Amel Hadjadj, a qualifié de «binaire» l’analyse faite par certains à propos de cette question.
Une «binarité», précise-t-elle, qui «exclut le regard qu’elles posent (les sportives) sur elles-mêmes déjà, et le regard de plein de gens qui n’y voient que des sportives». «Ça exclut leur présence au tant que jeunes femmes sportives dans cette photo», a-t-elle ajouté. Beaucoup d’autres personnes ont également fustigé ce que certaines d’entre elles ont qualifié d’ «instrumentalisation du corps de la femme», par les différents camps.