Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique compte mettre en œuvre une stratégie reposant sur la réorganisation du secteur public marchand et industriel, la gouvernance des entreprises publiques et la relance des EPE.
A l’occasion de ses différentes sorties sur le terrain ces dernières semaines, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a multiplié les déclarations sur les entreprises publiques. Un mois après avoir abordé, lors d’une tournée à Alger, le dossier en précisant que les difficultés des entreprises publiques relèvent d’un problème de gestion, Ali Aoun est revenu la semaine dernière sur cette question à l’issue d’une visite d’inspection à Tipasa, mettant encore une fois l’accent sur les lacunes de gouvernance des entreprises économiques publiques (EPE).
Il a en effet clairement souligné : «Le mode d’organisation actuel de certaines entreprises et leur méthode de travail ne leur permet pas de répondre aux besoins du marché, ni de faire face aux difficultés». Des difficultés qui sont généralement d’ordre financier et qui nécessite à chaque fois le recours aux aides de l’Etat pour leur prise en charge.
Il était question de fixer des conditions d’accompagnement financier de l’Etat à ces entreprises par la modernisation de leur mode de gestion à travers la mise en place d’un cahier des charges définissant ces conditions. Mais le problème de la gouvernance persiste et les EPE n’arrivent toujours pas à s’inscrire dans la modernisation de leur management. D’ailleurs, certains groupes et sociétés accumulent les faiblesses et ont du mal à répondre aux exigences du marché mais surtout à se mettre au diapason de la compétitivité.
D’où l’accumulation des difficultés à tous les niveaux. Si à chaque fois, l’Etat intervient en débloquant des aides financières, du moins pour faire tourner les machines et assurer les salaires, cette solution sera désormais appliquée «au cas par cas et selon les spécificités de chaque activité». «Les mesures antérieures prises pour aider certaines entreprises en difficulté ont été engagées après examen de la situation de chaque entreprise ou complexe industriel», a-t-il précisé.
Il s’agit notamment de bien étudier les capacités de production de ces entreprises avant le lancement de tout plan d’aides financières pour des entités qui cumulent les défaillances de gestion retardant le développement de ce secteur. Et dire que l’on parle de la relance depuis des années sans pour autant atteindre les objectifs escomptés à quelques exceptions.
2024 sera-t-elle l’année de la renaissance tant attendue. «2024 sera l’année de la renaissance du secteur économique public, à travers un programme ambitieux qui adopte une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de la performance, la bonne gestion des entreprises économiques publiques et la levée des obstacles qui les entravent», s’était engagé dans ce sens le ministre de l’Industrie devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale(APN).
La stratégie repose globalement selon le ministre sur la réorganisation du secteur public marchand et industriel, la gouvernance des entreprises publiques dont le nombre s’élève à 31, et enfin la relance des EPE et des unités à l’arrêt (51 entités).
Dans ce cadre, notons que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) projette de transmettre des propositions au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, concernant la relance des EPE en difficultés, selon le Secrétaire général de l’UGTA, Amar Takdjout qui s’exprimait sur le dossier début janvier au forum d’El Moudjahid.