Les comptes sociaux sont fondés sur une nouvelle conception consacrant la prééminence de l’économique sur le juridique et le fiscal avec la volonté de moderniser le secteur économique et le rendre rentable.
Les Etats et entreprises des pays occidentaux et anglo-saxons sont valorisés sur les marchés financiers et boursiers à travers leur comptabilité aux normes comptables internationales dites IAS/IFRS qui sont au cœur de leur politique de gouvernance économique et publique et de leur processus de stratégies. Il s’agit aussi d’un instrument privilégié pour les besoins de consolidation et de la centrale des bilans et d’observation pour la comptabilité nationale et à éclairer la politique économique d’un pays.
Et aussi et surtout les comptes sociaux constituent un excellent indicateur de l’évolution de l’économie nationale, notamment d’établir des perspectives et analyser des conjonctures économiques et financières. Il s’agit là d’un grand pas pour se doter d’un outil de management, de contrôle interne et externe de gestion et d’observation appelé à évoluer et être appliqué rigoureusement à toutes les activités économiques, commerciales et financières pour un regard nouveau sur la vraie visibilité de l’économie nationale.
Ajoutons à cela, la révision comptable doit retrouver sa place au sein de nos entreprises ; la spécialisation en économie d’entreprise (droit des affaires, comptabilité, etc.) au sein de la justice et les corps auxiliaires (avocats, experts judiciaires, notaires...) ; le statut légal et réglementaire du comptable d’entreprise à faire valoir aujourd’hui dans l’organisation des entreprises algériennes.
Aujourd’hui, les bons financiers et comptables sont ceux qui savent utiliser les marges de manœuvres dont-ils disposent pour servir au mieux les intérêts de leurs entreprises et les actionnaires, en donnant une image fidèle qui correspond à la réalité économique de l’entreprise en mettant en évidence la nécessité stratégique comment équilibrer et améliorer, les comptes financiers et par voie de conséquence assurer la croissance et rentabilité économique et financière. Le choix du directeur financier doit répondre à ce profil normatif qui veut que le directeur financier et comptable d’entreprise doit être à la fois un négociateur et un conseiller, mais aussi un planificateur et un économiste, sans négliger ses compétences techniques et opérationnelles. En effet, mieux manager aujourd’hui une entreprise, c’est d’abord améliorer et harmoniser l’outil comptable qu’il faut absolument réhabiliter dans le management des entreprises, car à découvrir la comptabilité, on découvre en même temps la gestion, l’économie et le management de l’entreprise.
C’est donc, bien là, une fonction-clé permettant de piloter l’entreprise, pour en faire l’organe par excellence des entreprises, d’où il en découle de la place et du rôle de la comptabilité de nos entreprises devant désormais s’aligner sur la réalité économique pour mettre en confiance les investisseurs, les pouvoirs publics, les tiers, les actionnaires et la bourse des valeurs. Cela dit, il ne s’agit pas d’une simple tâche d’imputations comptables, mais plutôt le fruit d’immenses travaux et d’évaluation comptables de fin d’exercice dans l’objectif d’aboutir à une comptabilité ordonnée des faits économiques, financiers et juridiques de l’entreprise qui se déroulent ou s’exercent à l’intérieur des circuits du marché et de la Bourse des valeurs etc. En effet, la clôture des comptes sociaux n’auront de sens que si on leur applique les réalités économiques et les normes internationales.
Cela permet d’avoir ainsi une visibilité et une radioscopie de l’entreprise sur sa situation patrimoniale et financière dans l’établissement des comptes sociaux.
Cela appelle l’attention des comptables algériens qui ne doivent plus se contenter uniquement de la tenue d’une comptabilité usuelle, notamment une tendance à tenir une comptabilité se limitant aux opérations de trésorerie (recettes/dépenses) plutôt qu’une comptabilité créative, à savoir de conception d’ingénierie économique et financière en prenant en compte des variations ou conjonctures économiques, financières et monétaires, afin d’en apprécier sainement les résultats enregistrés à la juste valeur économique au diapason de l’économie. Ils doivent ainsi, agir au mieux de leurs capacités d’expertise et professionnelle pour une approche économique qui plaide pour une comptabilité créative et d’une mission d’intérêt public et nationale.
Dans ce cadre bien précis, le directeur financier et comptable(DFC) est l’un des hommes-clés d’une entreprise, en effet, l’activité économique et financière des entreprises nécessite aujourd’hui de nouveaux professionnels de la comptabilité et de la gestion d’une entreprise. Une formation poussée en finances et comptabilité représente un réel atout pour une nouvelle politique de gouvernance et de gestion des entreprises algériennes.
Compte tenu de ce qui précède, les entreprises doivent être sensibilisées quant à l’importance et la nécessité de la bonne application et la bonne gestion comptable et à comprendre son fonctionnement dans le système de management de nos entreprises. Aujourd’hui, chacun fait sa propre opinion sur le rôle et la place de la fonction comptable, effectivement les dirigeants ou les gestionnaires ont eu toujours cette tendance à confondre la comptabilité avec la fonction de trésorerie, voire la ressentir comme étant une contrainte bureaucratique.
En effet, si la comptabilité était développée dans nos entreprises, le problème de coûts et prix de revient des produits, de rentabilité des capitaux ou de l’amélioration et la maîtrise de la gestion des entreprises ne se poserait pas aujourd’hui.
Les dirigeants d’entreprises sont appelés à prendre toute la mesure du niveau de technicité et d’expertise réel qu’exige la production des états financiers et comptables fiables et qui rendent compte de la réalité économique de leurs entreprises.
Car on accorde plus d’importance aux avantages fiscaux et parafiscaux qu’au respect des principes d’une saine gestion fondée sur les méthodes et règles de la comptabilité aux normes comptables internationales.
Pour terminer, on peut retenir deux questions qu’il convient de se poser : 1. Quand allons-nous avoir une bourse des cadres (V. H.) au service de l’économie d’entreprise ? 2. Combien avons-nous aujourd’hui de commissaires aux comptes ou d’expert-comptable algériens certifiés, répondant aux normes comptables internationales ?
Par M’hamed Abaci
Expert financier