L’École nationale supérieure des travaux publics (ENSTP) organise, aujourd’hui à Alger, une journée de sensibilisation sur le recyclage des déchets et l’économie circulaire dans le secteur des travaux publics, a-t-elle annoncé dimanche dans un communiqué.
Cette journée, qui sera organisée en partenariat avec l’Etablissement de gestion des centres d’enfouissement technique de la wilaya d’Alger (Gecetal) vise à sensibiliser les différents acteurs du secteur sur la problématique de la gestion des déchets en Algérie et sur les enjeux majeurs liés à l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, ainsi que sur le potentiel économique de la valorisation des déchets dans le cadre de l’économie circulaire, explique la même source.
Un objectif qui s’inscrit en droite ligne avec la stratégie nationale de gestion intégrée des déchets (SNGID 35), qui prévoit d’atteindre un taux de recyclage de 60% des déchets inertes à l’horizon 2035. «Si on considère que seuls 7 à 10% des déchets inertes produits en Algérie sont recyclés de nos jours, l’objectif posé par SNGID 35 pour 2035 est ambitieux et sa réalisation appelle à une forte implication du secteur de la construction», affirme le document.
Ainsi, à travers cette journée qui réunira les différents acteurs des secteurs des travaux publics et de l’environnement, les organisateurs ambitionnent à ce que «les présentations et les débats débouchent sur une prise de conscience pour la préservation de l’environnement et une réflexion sur les mécanismes organisationnels pratiques à mettre en œuvre, et éventuellement une feuille de route pour l’intégration de l’EC dans les activités du BTP dans notre pays».
Les initiateurs de cette rencontre soulignent, par ailleurs, l’importance du recyclage dans le BTP, qui est un secteur «fortement pollueur, grand producteur de déchets et grand consommateur de ressources naturelles non renouvelables». «Le recyclage constitue, de ce fait, un levier d’action formidable pour réduire les déchets à stocker et préserver les ressources naturelles non renouvelables, tout en créant des emplois», ont-ils affirmé, en précisant que la recherche avait démontré que tous les déchets (béton, fraisats d’enrobés, briques, verre, tuile, céramique) pouvaient être recyclés dans le BTP en tant que matériaux de construction alternatif de qualité souvent comparable à celle des matériaux neufs.
Dans ce contexte, ils ont cité l’exemple de certains pays qui se sont engagés dans la construction durable, comme la Grande-Bretagne et la Finlande, en œuvrant à l’intégration de l’économie circulaire (EC) dans les activités du BTP. «Dans ces pays, on trouve un marché des matériaux recyclés et une réglementation technique adaptée ainsi que des politiques publiques qui encouragent fortement l’adoption des matériaux alternatifs dans les projets de construction», ont-ils déclaré.
En plus des universitaires et des chercheurs, cet événement verra la participation de cadres de départements techniques chargés de l’aménagement du territoire, des maîtres d’ouvrages, des représentants d’entreprises, les organes de normalisation en plus des cadres de l’environnement ainsi que des acteurs activant dans la gestion et des recycleurs de déchets.