Considérée comme l’un des ambitieux programmes du ministère de l’Agriculture, la culture du colza a connu ces deux dernières années un franc succès. Cette saison, elle est heurtée, à un «problème» géographiquement limité, essentiellement dans la wilaya de Guelma.
Par la voix d’un député RND, des fellahs de cette wilaya ont mis en cause la qualité de la semence qui, après implantation, serait infestée par des mauvaises herbes. Ce qui a poussé le ministère de l’Agriculture à dépêcher une commission d’enquête dans la région Est.
«Suite aux difficultés et insuffisances constatées en rapport avec le programme de production de colza au niveau des wilayas de l’est du pays (producteurs privés et fermes pilotes), le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a dépêché une commission d’enquête sur les lieux», a indiqué, mercredi, le ministère de l’Agriculture dans un communiqué rendu public.
La semence utilisée a été importée par Green Naciral, une entreprise spécialisée dans l’importation des produits agricoles dont le siège social est implanté dans la wilaya d’El Tarf.
Contacté par El Watan, Mohamed Lamine Sebti, le directeur du développement de Green Naciral, explique : «La même semence a donné un rendement plus que satisfaisant dans plusieurs wilayas du pays, allant jusqu’à 25 quintaux avec même des pics de 30 quintaux à l’hectare.»
A la question pourquoi les fellahs de la wilaya de Guelma crient à qui veut les entendre que «c’est la qualité de la semence qui en est la cause», le même responsable répond techniquement : «Selon nos premières conclusions, les fellahs concernés n’ont pas respecté l’itinéraire technique pour assurer la réussite de la campagne.
A titre d’exemple avant de semer, il faut traiter le sol à l’effet d’éviter la poussée des mauvaises herbes et éliminer par la suite les ravageurs. Le semis doit assurer un dépôt uniforme des graines à une profondeur de 1 à 2 cm en sols pour que l’eau nécessaire à la germination soit suffisante. Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour une minorité qui n’ont pas respecté cet itinéraires technique.»
Abondant dans le même contexte, le propriétaire de cette entreprise s’explique : «Notre semence est d’origine espagnole. Elle est de variété hydromel, largement utilisée par les agriculteurs de ce pays, la condition sine qua none pour qu’elle soit autorisée par l’Algérie. Le choix a été porté sur cette semence, car en Espagne, dont le climat est pratiquement identique à celui de l’Algérie, cela a donné des résultats encourageant.»
Et d’assurer, documents à l’appui : «Notre semence a été certifiée conforme par le Centre national de contrôle et de certification des semences et plants après que le laboratoire des analyses physiques et physiologiques eut confirmé une pureté de 100% et un taux de germination de 98%. Plus d’un millier de fellahs à travers le pays, allant d’El Tarf jusqu’à Ouargla en passant par Tizi Ouzou et Tiaret ont utilisé cette graine et sont très satisfaits.
La culture du colza fait partie du programme du ministère de l’Agriculture allant de 2021 jusqu’à 2024, donc aucune négligence n’est tolérée. Outre la qualité de notre semence, les fermes pilotes ont eu leur quota avec un paiement à terme, puisque les agriculteurs n’avaient pas les autorisations bancaires. Si la qualité de notre semence est douteuse, je n’aurais jamais accepté d’être payé à terme.»
Rappelons que pluviométrie dont dépend la culture du colza a enregistré un important déficit en 2022. Il est estimé à moins de 161 ml par rapport à la même période de l’année dernière. Rappelons que par le programme de la culture du colza, l’Algérie tente de limiter les importations croissantes d’oléagineux.
Pour encourager cette culture, de 7500 DA en 2021, le prix du quintal de colza est passé à 9000 DA cette année. «Reste la maîtrise de l’itinéraire technique que les agriculteurs doivent inévitablement acquérir pour l’extension de la pratique du semis direct», conseillent les agronomes.