Enquête de l’ONS sur les salaires : Les secteurs qui paient le mieux

15/05/2024 mis à jour: 00:46
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Photo : D. R.

Selon l’ONS, la qualification du salarié, le secteur juridique, la taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération sectorielles des entreprises de certains secteurs sont les éléments les plus discriminants du niveau des salaires.

En 2021, le niveau des salaires nets mensuels en Algérie est de 42 800 DA. Il est de 60 100 DA dans le public et de 34 900 DA dans le privé national, selon une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) réalisée auprès de 696 entreprises et représentant toutes les activités hormis l’agriculture et l’administration. L’importance de l’enquête est de mise en 2024, étant donné que les salaires en Algérie n’augmentent que de très peu ou pas du tout, comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises, notamment privées.

Selon les résultats de l’enquête, les activités pétrolières (production et services d’hydrocarbures) et financières (banques et assurances) demeurent les secteurs qui payent le mieux avec des niveaux de salaires respectifs de 111 800 DA et 62 800 DA. A l’inverse, les secteurs de la construction, de l’immobilier et services aux entreprises se distinguent avec des salaires inférieurs à la moyenne, soit respectivement 32 500 DA et 35 700 DA.

Les écarts de salaires, selon la qualification et les secteurs d’activité, sont dans certains cas assez élevés.  Selon l’ONS, la qualification du salarié, le secteur juridique, la taille de l’entreprise ainsi que les spécificités de rémunération sectorielles des entreprises de certains secteurs sont les éléments les plus discriminants du niveau des salaires.

Le niveau moyen des salaires dépend, selon le secteur d’activité, soit de l’importance de la proportion des cadres (industries extractives et activités financières), soit de la prédominance du personnel d’exécution (construction). En 2021, le salaire moyen mensuel net tous secteurs juridiques confondus a évolué de 1,4% par rapport à 2020.

Les salariés plus lésés dans le secteur privé

Globalement, le salaire moyen mensuel net a enregistré, en 2021, une faible progression par rapport à celles observées ces dernières années. Par qualification, cette hausse est de 1,1% pour les cadres, 1,4% pour les agents de maîtrise, et de 1,5% pour le personnel d’exécution. Au niveau national, le salaire de base représente en moyenne 58% et les primes et indemnités 42% de la rémunération brute totale. Les entreprises du secteur public affichent des salaires moyens élevés par rapport au secteur privé national, selon l’enquête.

Le salaire net moyen mensuel est de 60 100 DA dans le secteur public, alors qu’il n’est que de 34 900 DA dans le secteur privé national, soit une différence de salaire de 25 200 DA. L’existence de certaines entreprises publiques importantes, en termes d’effectifs avec un système de rémunération avantageux, explique ce niveau relativement élevé du salaire dans le public.

C’est notamment le cas des entreprises dans les industries extractives (secteur des hydrocarbures et services pétroliers), les transports et communications et les activités financières. Par section, le salaire moyen net est plus élevé dans les industries extractives avec 112 700 DA, alors qu’il est relativement bas dans les secteurs de la construction et hôtels et restaurants avec respectivement 38 800 DA et 36 900 DA. 

Autre conclusion de l’enquête de l’ONS, les disparités salariales, selon le niveau de qualification, restent relativement fortes. Un cadre dans le secteur public perçoit un salaire net moyen de 90 900 DA, soit 2,2 fois le salaire net d’un agent d’exécution. Le salaire des agents de maîtrise et du personnel d’exécution sont respectivement de 66 400 DA et 41 200 DA. Par activité, cette disparité salariale est plus marquée dans la section construction. Ainsi, un cadre gagne en moyenne 1,8 fois le salaire net moyen de la section contre 0,8 fois seulement pour le personnel d’exécution.

Un salaire net moyen de 34 900 DA !

Par ailleurs, le salaire net moyen mensuel de l’ensemble des salariés du secteur privé est estimé à 34 900 DA. Les secteurs les mieux rémunérateurs dans le privé sont le secteur financier et celui de la santé ; les salaires mensuels nets moyens dans ces deux secteurs sont respectivement de 76 100 DA et 47 000 DA, soit le double et 1,4 fois le salaire net moyen global dans le privé national.

Par contre, les salariés des industries extractives et de l’immobilier et services aux entreprises sont les moins payés, avec respectivement des salaires mensuels moyens de 27 100 DA et 30 000 DA, soit 78% et 86% seulement du salaire mensuel net moyen global dans le privé.

Enfin, et autre détail relevé et non des moindres, c’est que pour l’ensemble des deux secteurs public et privé, le salaire de base représente en moyenne 58% et les primes et indemnités 42% de la rémunération brute totale. Par qualification, la composition du salaire brut est plus ou moins homogène, elle suit la même tendance que celle observée pour la structure globale.

Le salaire de base reste la principale composante, il est représenté par les proportions suivantes : 58%, 55% et 62% pour respectivement les cadres, le personnel de maîtrise et le personnel d’exécution. Globalement, dans le secteur public, le salaire de base représente 51% du salaire brut, alors que dans le privé, cette proportion est de 61%.

Il apparaît bien dans les structures que la part des primes et indemnités est plus importante dans le secteur public que dans le privé : 49% contre 39%. Pour certaines sections, la part du salaire de base est plus importante : elle représente 56% dans la construction, les hôtels et restaurants et dans l’immobilier et services aux entreprises dans le secteur public. Dans le secteur privé, elle est considérable dans certaines sections, telles que les activités financières et la santé avec respectivement 80% et 71%.
 

 

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