Enfants exploités dans la mendicité : Où sont les services sociaux de la wilaya ?

05/01/2022 mis à jour: 21:22
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Photo : D. R.

Les pouvoirs publics sont tenus d’intervenir pour mettre un terme à l’exploitation des enfants dans la mendicité.

Les services de la wilaya d’Alger ont réussi, durant les mois passés, dans le cadre d’une opération humanitaire, à libérer une centaine d’enfants de différentes nationalités africaines qui étaient exploités par des réseaux de traite humaine dans la mendicité et à les prendre en charge dans les centres d’aide sociale. 

Cette opération, qui a été saluée par le mouvement associatif, n’a hélas jamais été renouvelée. L’exploitation des enfants dans des réseaux de mendicité ne semble plus susciter chez les pouvoirs publics un quelconque entrain en vue de l’endiguer, sinon atténuer sa propagation. Ces mendiants sont pour la plupart des réfugiés qui ont fui les affres de la guerre au Mali et en Syrie. Ils sont partout. Sur les axes routiers, à l’entrée de la ville, sous les ponts. 

Femmes, hommes et enfants. Leur espoir de fuir leurs pays de naissance, à la recherche d’un pays d’accueil plus clément, s’estompe rapidement face à la dure réalité. Pour faire face aux besoins de leur progéniture, ils sont contraints de mendier. 

Cependant, la plupart d’entre eux ne mendient pas pour subvenir à leurs besoins, mais ils le font pour s’enrichir, car l’activité s’avère très lucrative. 

Très tôt le matin, les enfants partent en groupe. Ils ciblent les routes à grande circulation et les intersections encombrées. L’indélicatesse de certains automobilistes ne les fait pas fléchir pour autant. La moindre aide est la bienvenue. Ils n’hésitent pas à faire preuve d’ingéniosité pour susciter la compassion des gens. 

Que ce soit sous un soleil de plomb ou sous une pluie battante, les enfants ne prennent jamais de répit. Ils passent des journées entières à respirer les fumées toxiques des voitures. D’après des commerçants qui leur prennent la monnaie en fin de journée, ces mendiants peuvent récolter entre 8000 et 
10 000 DA par jour. 

«Malheureusement, ces mendiants travaillent dans le cadre de réseaux très bien organisés. Ils exploitent de manière inhumaine des enfants en bas âge. Il m’arrive de leur prendre jusqu’à 10 000 DA de petite monnaie par jour», confie un commerçant de fruits et légumes. 

Ces enfants sont exploités également par leurs parents, qui les font travailler jusqu’à des heures tardives le soir. Sur le littoral Est de la capitale, aucune intersection n’est épargnée par ces enfants, qui y ont élu domicile durablement. 

On y rencontre même des enfants en très bas âge. «L’âge de ces enfants ne dépasse pas les 5 ans. Mais ils travaillent en amont du barrage de la gendarmerie, jusqu’à minuit. 

Il arrive souvent que les automobilistes ne les voient pas, car ils sont tellement petits de taille», déplore un usager de la route avant d’ajouter : «Il faut libérer ces enfants de l’emprise de leurs exploitants. C’est une question humanitaire pour laquelle il faut tout faire, quitte à recourir à la justice. Nous sommes un pays qui a ratifié des conventions internationales dans le domaine de la sauvegarde de l’enfance». K. Saci

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