En visite sur le site du projet de Gara Djebilet à Tindouf : Tebboune salue le développement de l’industrie sidérurgique

02/12/2023 mis à jour: 16:20
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Photo : D. R.

Le président Tebboune a mis l’accent sur l’importance de réaliser «une ville minière» autour du gisement de Gara Djebilet.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a posé, jeudi dernier à Tindouf, la première pierre du projet d’usine de traitement primaire du minerai de fer à partir du gisement de Gara Djebilet.

A cette occasion, il a mis l’accent sur l’importance de réaliser «une ville minière» autour du gisement de Gara Djebilet, insistant sur le lancement immédiat de la réalisation du complexe sidérurgique de Béchar. Ce complexe, qui sera destiné à la production du rail et du profilé en acier, «doit être lancé dès maintenant pour être au rendez-vous en septembre 2026», a-t-il déclaré.

Concernant le projet de Gara Djebilet, le président Tebboune l’a qualifié de «bonne nouvelle» pour la région sud-ouest du pays, saluant le «grand» développement de l’industrie sidérurgique en Algérie. Il a également procédé à la pose de la première pierre du projet de la voie ferrée Béchar-Tindouf-Gara Djebilet sur plus de 950 kilomètres.

Il a mis l’accent, à cet égard, sur la nécessité de respecter les délais de réalisation de ce mégaprojet stratégique, fixés à 30 mois, soulignant que l’avenir de l’Algérie est intimement lié à la mine de Gara Djebilet, laquelle permettra, a-t-il poursuivi, d’économiser trois milliards de dollars représentant le montant de la facture d’importation du fer.

L’extraction de minerai de fer a, faut-il le rappeler, débuté en août 2022 dans la partie ouest de ce gisement qui renferme des réserves estimées à 1,7 milliard de tonnes, soit plus de la  moitié des réserves globales. Le lancement de cette première phase d’exploitation de Gara Djebilet a été approuvé, en mai 2022, par le chef de l’Etat en Conseil des ministres.

Il avait alors ordonné de mettre en œuvre ce projet stratégique, selon une approche intégrée et de manière complémentaire avec les différents projets industriels et infrastructures y afférents.

L’usine de traitement, dont le lancement des travaux a été effectué, jeudi dernier, s’intègre justement dans ce cadre et devrait transformer, dans une première phase (2022-2025), de 2 à 3 millions de tonnes/an de matière primaire. L’opération de traitement primaire consiste en le concassage et le raffinage de la matière première, la séparation sèche, puis le stockage et le transport.

Les études relatives à ce projet ont, jusque-là, permis la mise au point d’un procédé permettant la production d’un concentré de minerai «commercialisable aussi bien au niveau local qu’international», selon les explications fournies lors de la cérémonie de pose de la première pierre.

Le potentiel minier devra atteindre, à compter de 2026 et jusqu’à l’horizon 2040, entre 40 et 50 millions de tonnes/an avec la mise en service de la ligne ferroviaire Gara Djebilet-Béchar. Ce projet ferroviaire offrira la possibilité de convoyer, à bord de huit trains, près de 140 000 tonnes/jour de minerai de fer. Ce qui permettra de relancer le secteur des mines, en garantissant et sécurisant l’approvisionnement en matières brutes des usines nationales de métallurgie et de sidérurgie (El Hadjar, Tosyali, AQS...).

Le pari de la déphosphoration du minerai

Le projet de Gara Djebilet est piloté par l’Entreprise nationale de fer et d’acier (Ferral), en partenariat avec le consortium Chinois (CMH) qui regroupe trois grandes sociétés chinoises (CWE, MCC et HeydaySolar). Rappelons qu’un accord de partenariat a été signé, en juin dernier, entre Feraal et le consortium chinois CMH, portant sur l’exploitation des minerais de fer de la mine de Gara Djebilet et la valorisation de sa production à travers la construction, entre autres, d’une usine de production de plaques d’acier à Béchar.

Depuis sa découverte en 1952, plusieurs études ont été réalisées sur le gisement de Gara Djebilet, notamment celles accomplies par la direction des Mines et de la géologie jusqu’en 1964, Nippon Steel (1978) pour le compte de la Sonarem, Sider de 1977 à 1988, la firme chinoise Citic (2007) pour le compte de Sonatrach. Le gisement est situé à environ 140 kilomètres au sud-est de Tindouf.

Il est formé de 3 zones : est, ouest et centre ; ses  réserves prouvées  pourraient être d’un incommensurable apport à l’économie du pays. Le minerai de fer n’a, jusqu’ici, pu être exploité à cause de sa teneur élevée en phosphore.

Il est à noter que quelque soit le processus technologique adopté pour l’enrichissement du minerai et sa déphosphoration, «il faudrait qu’il soit respectueux de l’environnement», souligne une contribution de l’Agence thématique de recherche en sciences et technologie qui relève du ministère de l’Enseignement supérieur. «L’impact sur la nature doit être minimisé. De même, les ressources hydriques limitées de la région doivent être préservées», préconise-t-elle. 


 


 


 


 


 

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