Les situations de blocage au sein de plusieurs Assemblées communales, issues du scrutin du 27 novembre 2021, se suivent et se ressemblent dans les différentes régions du pays. Les alliances fragiles, induites par les amendements apportés à l’article 65 du code communal, n’ont pas résisté aux querelles de chapelles et intérêts étroits.
Les APC, faisant cas de blocage ou de gel, c’est selon, voient leurs programmes de développement impactés tout autant que le cadre de vie des citoyens.
A l’est du pays, des communes, dans les wilayas de Skikda, Sétif, Oum El Bouaghi, Batna, Khenchela et Mila, ont vécu des situations similaires, dont certaines n’ont pas encore connu de sortie de crise. Elles sont au moins quatre dans la wilaya de Constantine à avoir subi une paralysie de plusieurs mois dans la gestion des affaires publiques, dont celles du Vieux Rocher et Ibn Ziad.
Un retour à la normale a été rendu possible suite à l’intervention du chef de l’exécutif. A cette liste, vient s’ajouter, depuis une semaine, l’assemblée de Aïn Smara. Située à 15 km au sud- ouest du chef-lieu de wilaya, cette municipalité, récipiendaire du 1er prix de «la commune la plus propre» se trouve dans une impasse depuis le 5 novembre. Cette date, qui correspondant à la tenue de la session ordinaire, après un premier report, le 29 octobre en raison de l’absence de quorum, a scellé le blocage des activités du collège élu. La raison est que 11 élus sur un ensemble de 19 ont refusé d’entériner l’ordre du jour qui comporte notamment l’adoption du budget.
UN MODE DE SCRUTIN
Le conflit était latent, nous est-il rapporté. Sa genèse remonte au lendemain des résultats de ladite consultation électorale. Aïn Smara s’est ainsi dotée d’une assemblée composée respectivement de 6 élus d’El Bina, 4 de l’alliance des indépendants dont le maire est issu, 3 du MSP, 3 sans étiquette politique, 2 RND et 1 FLN.
Le mode de scrutin actuel, faut-il le rappeler, permet aux élus provenant de listes minoritaires d’accéder au poste du président d’une assemblée censée être une parfaite représentation des choix souverains de l’électorat. Et partant, le jeu des alliances a empêché la formation de Bengrina, détentrice jusque-là d’une majorité relative, d’accéder à la présidence.
«Depuis, cette dernière boycotte les sessions de l’assemblée», affirme le P/APC, Mohammed Abbaz. Et lui de préciser que les rangs de cette opposition se sont renforcés par la suite grâce au ralliement des élus RND, et 2 indépendants. Coup de théâtre, un élu du même bord que notre interlocuteur s’est joint à eux la semaine dernière, inversant les rapports de force. Désormais majoritaire, le bloc dissident acte le blocage de cette APC.
A court ou moyen termes, la commune, qui affiche les meilleurs résultats en matière de consommation de crédits et de recouvrement fiscal, ne peut se complaire dans un statu quo. En sortir et au plus vite, c’est ce à quoi s’attelle le maire. «Nous tiendrons incessamment une réunion pour débloquer la situation», a-t-il révélé à El Watan. Un consensus pourrait-il s’en dégager ?
Le premier édile reste confiant, évoquant la perspective d’«un changement dans l’exécutif». Les communes représentent un enjeu majeur, en ce sens qu’elles trouvent dans les élus locaux des relais pour exercer le pouvoir sur l’ensemble du territoire.
Les divergences entre ces derniers, quelles qu’en soient les raisons, ne profitent nullement aux administrés. La cohabitation et la culture du compromis devraient être le maître mot dans la gouvernance locale.