En plus de rappeler les conditions de la réussite d’un dialogue national : Le FFS appelle à des élections générales anticipées

19/09/2024 mis à jour: 02:06
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Le FFS estime que sa participation à la présidentielle du 7 septembre est une réussite

Le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, s’est dit satisfait des résultats obtenus par son parti à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre. «Il est vrai que nous n’avons pas gagné l'élection présidentielle, mais nous n’avons pas perdu non plus. Nous avons réussi à renforcer l’ancrage du parti, à élargir sa base militante à l’échelle nationale et à le placer comme première force politique de l’opposition», a-t-il soutenu hier lors d’une conférence de presse animée au siège du FFS à Alger.

 Pour M. Aouchiche, le parti est sorti renforcé de cette expérience, dans la mesure où les objectifs tracés ont été atteints. «Nous avons contribué à la consolidation de la stabilité nationale et nous sommes déterminés à poursuivre la lutte pour la construction d’un Etat de droit. Cette élection a démontré que le courant national progressiste est toujours présent dans la sphère politique», dit-il. Concernant les résultats définitifs de l’élection présidentielle annoncés samedi dernier par la Cour constitutionnelle, Youcef Aouchiche souligne que le FFS en «prend note». 

Cela a amené le conférencier à réitérer sa revendication liée à «l’ouverture d’une enquête approfondie sur les circonstances de l’organisation du processus électoral et la cacophonie qui a suivi l’annonce des résultats provisoires par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE)». «Cette instance a complètement ignoré la volonté populaire en rendant publics des chiffres sans aucun fondement», assène-t-il, appelant les autorités à prendre les mesures rigoureuses pour déterminer «les responsabilités dans cette affaire» et «à poursuivre les auteurs impliqués dans ce scandale qui a terni l’image du pays». «Il y a eu manipulation des chiffres, ce qui a entaché la crédibilité de l’opération électorale», a déclaré le patron du FFS, soulignant la nécessité d’aller vers une réforme profonde de l’autorité chargée des élections afin qu’elle devienne indépendante et capable d’assurer la transparence des prochaines joutes. 

Il s’agit là d’une condition fondamentale, selon M. Aouchiche, pour  garantir des élections équitables et renforcer la participation électorale, dans un contexte où l’abstention reste, malheureusement, la caractéristique majeure de la vie électorale dans notre pays. 


Une réforme profonde de l’ANIE

Abordant la cérémonie de prestation de serment de Abdelmadjid Tebboune, qui s’est déroulée mardi, et son discours d’investiture prononcé à cette occasion, le premier secrétaire national du FFS a «salué» l’annonce relative à l’ouverture d’un dialogue national, mais a posé des préalables pour la réussite de cette initiative. 

Certes, pour l’intervenant, il s’agit là d'«une opportunité pour surmonter nos divergences et nous mettre d’accord sur ce qui est fondamental, c’est-à-dire un consensus autour d’une plateforme nationale et commune, qui servira de base à la reconstruction d’un Etat national sur les principes de la démocratie, de la justice et de la liberté». Seulement, le FFS a réitéré sa demande portant sur les mesures d’apaisement et l’urgence d’asseoir un climat serein pour mener à bon escient une telle opération. 

«A l’approche du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre, nous appelons le Président réélu à prendre des décisions politiques audacieuses pour instaurer un climat d’apaisement et une ouverture démocratique», a-t-il lancé. Le FFS demande au chef de l’Etat «d’accorder  une grâce présidentielle aux détenus d’opinion et aux prisonniers politiques», «d’user de ses prérogatives pour l’abolition de l’article 87 bis du code pénal» et «de mettre fin à la criminalisation de l’exercice politique et des droits de l’homme», ainsi que «l’ouverture du champ politique et médiatique, tout en abolissant toutes les lois qui entravent les libertés et affectent les droits». 

Ces mesures sont, plaide Youcef Aouchiche, essentielles pour garantir un véritable pluralisme, où tous les courants constituant la classe politique nationale peuvent exprimer librement leurs opinions.  «Cette étape pourrait nous conduire à un consensus historique», relève le conférencier, qui ambitionne en outre de créer un pôle national démocratique et a demandé, dans ce sens, à toutes les forces vives du pays d'y adhérer. 

Par ailleurs, le FFS a appelé «à des élections générales anticipées d’ici la fin du premier semestre 2025», et ce, «pour accorder une nouvelle légitimité aux assemblées élues, locales et nationales, au cours du prochain quinquennat». 

Des élections qui «doivent être précédées de la réhabilitation de la scène politique, à travers une révision de la loi sur les partis politiques et une révision en profondeur des lois de la commune et de la wilaya, ainsi que de la loi électorale pour permettre l’émergence d’une véritable représentation démocratique dans le pays», a-t-il insisté. 

Le FFS prendra-t-il part à ces échéances électorales ? «Le parti se prépare, mais il n’en demeure pas moins que le dernier mot revient aux instances habilitées à se prononcer sur ces questions», a précisé Youcef Aouchiche, soulignant que «le FFS a opté pour une stratégie qui encourage la participation».

 A la question de savoir si le FFS pourrait intégrer le gouvernement, le premier responsable du parti estime qu’il est prématuré de se prononcer sur cette question. 
 

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