En pleine crise budgétaire en France : Macron au plus haut niveau d’impopularité

03/11/2024 mis à jour: 23:58
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Photo : D. R.

Le président français, Emmanuel Macron, est au plus bas des sondages depuis son arrivée au pouvoir en 2017.  Sa cote de popularité a, en effet, chuté à 17%, selon le baromètre réalisé par Vérian-Epoka, publié dans l’édition du 30 octobre du Figaro Magazine. Soit le jour même où il achevait sa visite d’Etat au Maroc (du 28 au 30 octobre).

Un autre sondage publié le 19 octobre par la rédaction de Public Sénat révélait que l’impopularité d’Emmanuel Macron avait atteint des sommets. Pour le deuxième mois d’affilée, 75% des Français affirment que M. Macron n’est pas un bon président de la République, selon le baromètre politique d’Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale les 23 et 24 octobre 2024. «Malgré des apparitions médiatiques plus rares, et désormais centrées sur la politique internationale, le chef de l’Etat reste à son plus haut niveau d’impopularité mesuré en septembre par le baromètre, battant le record de décembre 2018 en pleine crise des Gilets jaunes», a souligné la même source.

Et d’ajouter : «Jamais depuis la fin du mandat de François Hollande (78% d’impopularité), l’hôte de l’Elysée n’avait suscité un niveau de rejet aussi prononcé».Un dur constat d’échec pour un Président qui entame la dernière ligne de son mandat qui expirera, sauf nouvel avènement, le 14 mai 2027.

En dehors d’une solide popularité dans sa famille politique, Emmanuel Macron «est rejeté par une large partie de tous les autres courants, y compris chez les Républicains, alors que ces derniers participent désormais à la coalition gouvernementale», lit-on sur le site de la chaîne parlementaire française. Le président français est, est-il écrit, rejeté par 59% des sympathisants du parti de droite.

Déplacement assez controversé

«Ça tangue très fort», «Macron, étrange fin de règne», «Au plus bas niveau»… les titres de la presse française, en pleine crise budgétaire et politique, ont d’ailleurs presque éclipsé sa visite au Maroc, perçue comme une tentative de faire oublier sa déconvenue eu plan interne.

Un déplacement assez controversé, tant sur le plan politique que sur le choix des 122 personnes qui l’ont accompagné à Rabat. Pour cette visite, Emmanuel Macron «aura réussi l’exploit d’emmener trois condamnés par la justice française», a commenté Le Figaro. Il s’agit, poursuit la même source, de François-Marie Banier (abus de faiblesse), M’jid El Guerrab (violences volontaires)… Mais, au-delà de la liste des personnes invitées à ce voyage, c’est surtout le coût de ce déplacement qui n’a pas manqué de suscité des réactions – légitimes – en France.

Dans un contexte de tensions politiques sur le budget 2025 et trois mois après la publication d’un rapport de la Cour des comptes, le 29 juillet, s’inquiétant de la gestion des finances de l’Elysée, «le caractère pléthorique de cette délégation interroge», rapportait mercredi dernier le quotidien Le Monde. Et de rappeler que des recommandations en matière de plafonnement de la taille des délégations officielles figuraient en bonne place.

Dispendieux, le voyage de Macron et de ses proches au Maroc devait d’abord acter la «réconciliation» avec Rabat, après trois ans de brouille due au logiciel d’espionnage Pegasus, qui a pris pour cible en 2021 plusieurs responsables français, notamment Emmanuel Macron. Il a, en revanche, précipité le deuil d’une ambition. Celle de normaliser ses relations avec l’Algérie. Emmanuel Macron abandonne ainsi quasiment tout espoir de réconciliation avec l’Algérie, notamment en annonçant l’ouverture prochaine d’un consulat au Sahara occidental.

Ce changement de cap est largement considéré comme une cause de rupture dans la relation bilatérale entre l’Algérie et la France. Pourtant, tous les présidents français ont maintenu un «équilibre» dans cette relation trilatérale, mais la récente décision de Macron de soutenir le prétendu plan marocain «d’autonomie» ne sert absolument pas l’objectif de la paix au Sahara occidental. Au contraire, elle justifie et aide à consolider le fait accompli colonial dans ce territoire en quête d’autodétermination. En somme, Macron a ainsi définitivement enterré tout espoir de réconciliation entre l’Algérie et la France, tant qu’il sera au pouvoir…

 

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