Un tribunal au Kazakhstan a condamné hier à dix ans de prison ferme un général de police, nouveau haut gradé emprisonné pour son rôle dans les émeutes meurtrières de janvier 2022 ayant secoué ce pays autoritaire d’Asie centrale, rapporte l’AFP.
Le général Serik Koudebaïev était responsable de la région d’Almaty (sud), la plus touchée par les troubles ayant officiellement coûté la vie à 238 personnes. Il a été jugé après une rocambolesque fuite en Turquie via le Kirghizstan voisin à travers la montagne, selon les services secrets kazakhs. L’agence de presse officielle Kazinform ne précise pas les chefs d’accusation retenus, mais il était poursuivi pour «abus de pouvoir» et «tortures», d’après le parquet. «Je suis innocent, je n’ai pas tiré sur mon peuple et il n’y a pas eu de torture», s’est défendu le général Koudebaïev, cité par Kazinform.
En janvier 2022, des protestations pacifiques contre la hausse du prix du carburant et les inégalités sociales ont dégénéré en affrontements entre forces de l’ordre et civils. La condamnation du général Koudebaïev est la dernière en date après une série de procès contre des dirigeants des forces de sécurité, sur fond de lutte des clans.
Parmi les principaux condamnés à de la prison ferme figurent l’ex-chef des services secrets (18 ans) et l’ex-ministre de la Défense (12 ans), des proches de l’ex-président Noursoultan Nazarbaïev. Le président Kassym-Jomart Tokaïev a entrepris depuis ces troubles de se défaire de l’influence de son prédécesseur.