Elle réduit ses prévisions de croissance de la demande pétrolière : L’AIE s’oppose à l’Opep

17/02/2024 mis à jour: 09:12
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Les contrats à terme sur le brut Brent s’échangeaient au-dessus de 82 dollars le baril en cours de cotation

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui défend le point de vue des pays consommateurs, publie encore une fois un rapport contradictoire avec la vision de l’Opep sur les perspectives du marché pétrolier. Elle estime, dans son rapport du mois de février, que «la croissance de la demande mondiale de pétrole s’essouffle», et abaisse sa prévision de croissance pour 2024, ce qui contraste fortement avec les prévisions de l’Opep qui table sur une croissance significative en 2024 et 2025. 

L’AIE, bras économique de l’OCDE, prédit que la demande de pétrole atteindra son maximum d’ici 2030, alors que le monde s’oriente vers une énergie plus propre. 

L’OPEP, quant à elle, s’attend à ce que la consommation de pétrole continue d’augmenter au cours des deux prochaines décennies.

Les rapports mensuels publiés cette semaine par les deux prévisionnistes ont ainsi une fois de plus fait part d’estimations très différentes concernant la demande de pétrole. Le rapport mensuel de l’AIE, publié le 15 février, indique qu’elle s’attend à ce que la demande mondiale de pétrole augmente de 1,22 million de barils par jour (bpj) cette année, soit une légère baisse par rapport à l’estimation du mois dernier. L’Opep a maintenu, le 13 février dans son rapport mensuel, sa prévision de croissance beaucoup plus forte, à 2,25 millions de b/j. 
 

Phase de croissance post-pandémique

Selon l’AIE, la décélération prévue cette année – environ la moitié de la croissance de 2023 – est liée à un ralentissement de la consommation chinoise. L’AIE avait précédemment prévu une croissance de la demande de 1,24 million de b/j en 2024. «La phase de croissance post-pandémique de la demande mondiale de pétrole a largement atteint son terme», a déclaré l’AIE, ajoutant qu’un climat macroéconomique mondial plus difficile est également susceptible de limiter la croissance cette année.

 L’indice de référence du pétrole Brent a augmenté d’environ 6% depuis le début de l’année, les attaques contre les navires en mer Rouge ayant accru les craintes en matière d’approvisionnement, les pannes de janvier dans les principaux pays producteurs de pétrole non membres de l’OPEP, comme les Etats-Unis, ajoutant aux inquiétudes parallèlement à une nouvelle série de réductions de l’offre par le groupe OPEP+ au sens large au premier trimestre. 

Après plusieurs journées de cotation à la hausse, le pétrole a légèrement reculé hier, impacté par les prévisions de ralentissement de la demande de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ayant contrebalancé les prévisions optimistes de l’Opep et l’impact des tensions géopolitiques.

 Les contrats à terme sur le brut Brent s’échangeaient au-dessus de 82 dollars le baril en cours de cotation, alors que les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) aux Etats-Unis se négocient au-dessus de 77 dollars

 

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