Les invités de l’APN ont souligné l’impératif de trier les déchets médicaux, en particulier ceux liés aux soins, afin d’assurer la sécurité de la gestion.
Les membres de la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement à l’Assemblée populaire nationale (APN) ont demandé ce dimanche l’imposition de normes strictes aux laboratoires pharmaceutiques pour protéger la santé publique des dangers des déchets médicaux. Ils ont exprimé, dans ce sens, leurs inquiétudes quant aux équipements utilisés dans le traitement des maladies cancéreuses et l’élimination des substances radioactives et des liquides associés.
Lors de la réunion de cette commission chargée d’examiner le projet de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, les députés ont interrogé les représentants des ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique, présents à cette rencontre, sur les mesures prises par les deux départements pour suivre les évolutions des mécanismes de contrôle des déchets. Ils ont mis en avant la nécessité d’élaborer des stratégies proactives pour éviter l’accumulation des déchets.
Ils ont insisté sur la le rôle du secteur industriel en tant que principal producteur de déchets et sur les réglementations en vigueur tendant à assurer la protection de l’environnement contre les déchets industriels. Faut-il rappeler que la ministre de l’Environnement, Faiza Dahleb, a présenté mardi dernier devant ladite commission la nouvelle loi sur la gestion des déchets, il s’en suivit les auditions des représentants des ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique.
Cette réunion, qui s’est déroulés sous la présidence du président de la commission, Mohamed Ouerti, a porté essentiellement sur les risques des déchets médicaux et industriels, et leur impact sur la santé publique. A l’entame des travaux de ce conclave M. Ouerti a souligné l’importance d’écouter les représentants des secteurs de la Santé et de l’Industrie, pour l’évaluation de l’impact des déchets médicaux et industriels sur la santé publique, affirmant que «l’implication des spécialistes contribuera à l’enrichissement de ce texte de loi et apportera des solutions efficaces».
A cet égard, les représentants des deux ministères ont présenté un exposé sur la gestion des déchets médicaux et industriels, où ils ont relevé que les hôpitaux prennent en charge le traitement des déchets anatomiques, chimiques, infectieux et domestiques, tandis que des entreprises spécialisées prennent en charge l’élimination des déchets nucléaires, en raison de leur dangerosité.
Renforcement de l’économie circulaire
Les invités de l’APN ont souligné l’impératif de trier les déchets médicaux, en particulier ceux liés aux soins, afin d’assurer la sécurité de la gestion. En outre, les représentants des deux ministères ont exprimé leurs préoccupations au sujet de l’article 7 du projet de loi, qui oblige les producteurs à valoriser les déchets issus des produits qu’ils commercialisent ou fabriquent, indiquant que «la gestion des déchets dans les hôpitaux repose sur leur élimination plutôt que sur leur valorisation, ce qui constitue une spécificité pour ce secteur».
A ce sujet, le représentant du ministère de l’Industrie a salué le rôle que jouera le projet de loi dans le renforcement de l’économie circulaire, ce qui permettra, a-t-il précisé, de «réduire la dépendance aux matières premières et de diminuer la quantité de déchets industriels, contribuant ainsi à la protection de l’environnement», en affirmant que cette loi «représente une démarche proactive encourageant l’utilisation de matériaux biodégradables».
Par railleurs, les représentants des deux ministères ont formulé des observations sur «l’absence de mention de la provenance des déchets dans le projet de loi», demandant à ce titre l’implication des secteurs concernés dans l’élaboration des décrets exécutifs nécessaires pour assurer l’application effective de la loi.
Les membres de la commission ont évoqué à cet effet la nécessité d’accompagner le projet de loi par des décrets réglementaires clairs, et ont proposé d’orienter les subventions du fonds de soutien aux exportations vers les entreprises qui exportent des déchets non recyclables localement, comme moyen d’ouvrir le champ à l’investissement dans ce domaine.
Ils ont également suggéré d’orienter les jeunes vers d’éventuels projets dans le secteur afin de booster l’investissement et le développement, et de réfléchir à des stratégies permettant aux communes de prendre des mesures pour encourager les citoyens à la collecte et au tri des déchets recyclables.