La convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 enclenche officiellement le compte à rebours pour ce scrutin crucial en Algérie. Le processus électoral, strictement encadré par les autorités compétentes, se déroulera dans un contexte politique intense, avec plusieurs candidats déjà en lice et des partis en cours de décision. Le Président Tebboune, bien que n’ayant pas encore annoncé sa candidature, bénéficie d’un soutien significatif, laissant présager une élection disputée.
C'est officiel ! la course vers les présidentielles du 7 septembre a commencé. Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement convoqué le corps électoral ce samedi 8 juin, marquant ainsi le début de la campagne électorale en Algérie. Cette convocation fait suite à la signature du décret présidentiel 24-182, fixant la tenue de l’élection présidentielle anticipée au samedi 7 septembre 2024.
«Conformément aux dispositions constitutionnelles, notamment les articles 85 et 91, alinéas 7, 10 et 11, ainsi que les articles 62, alinéa 2, et 246 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021, modifiée et complétée, le décret présidentiel prévoit une révision exceptionnelle des listes électorales. Cette révision se déroulera du mercredi 12 juin au jeudi 27 juin 2024», lit-on dans le communiqué de la Présidence de la République.
Initialement prévue pour décembre 2024, l’élection présidentielle a été avancée de trois mois. La décision, prise lors d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité le 21 mars 2024, a été justifiée par des raisons techniques selon le Président Tebboune, qui a souligné que cette avance n’aurait aucune incidence sur le déroulement du scrutin. Il a précisé que décembre n’est pas traditionnellement la date des élections présidentielles en Algérie, évoquant les circonstances particulières ayant suivi la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019.
Plusieurs candidats en lice
Abdelmadjid Tebboune, 79 ans, élu président en décembre 2019, n’a pas encore annoncé sa candidature pour un second mandat. Cependant, il bénéficie du soutien de plusieurs partis politiques, dont El-Karama, le Front du militantisme national (FMN), le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement El Bina. Le Front de libération nationale (FLN) et le Front El Moustakbal n’ont pas encore pris de décision quant à leur participation.
D’autres personnalités politiques ont déjà déclaré leur candidature. Zoubida Assoul de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Belkacem Sahli de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Louisa Hanoune du Parti des travailleurs (PT), Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement pour la société et la paix (MSP) et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS) sont en lice. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et Jil Jadid de Soufiane Djilali n’ont pas encore pris de décision finale.
Les candidats doivent soumettre leurs dossiers dans les quarante jours suivant la convocation du corps électoral, soit avant la mi-juillet. Ils doivent fournir soit une liste de 600 signatures d’élus locaux ou nationaux répartis dans au moins 29 wilayas, soit 50 000 signatures d’électeurs inscrits, également réparties sur 29 wilayas avec un minimum de 1 200 signatures par wilaya. Les signatures doivent être recueillies sur des formulaires individuels et légalisées par un officier public.
L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) dispose d’un délai de sept jours pour statuer sur la validité des candidatures. En cas de rejet, les candidats peuvent faire appel auprès de la Cour constitutionnelle.