Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Athmane Mazouz, a estimé, hier à l’occasion d’un meeting populaire organisé à la salle de cinéma Salah Boukrif de la ville de M’chedallah, à l’est de Bouira, que «le pays a besoin de solutions» pour sortir de la crise et faire face aux difficultés quotidiennes. Il appellera d’ailleurs à l’instauration d’un véritable dialogue entre les Algériens, le chef du parti a rappelé que le RCD n’a jamais refusé le dialogue.
Toutefois, dit-il, «tout dialogue doit avoir comme objectif la réunion des conditions pour entamer et espérer un processus démocratique et surtout transparent». «Si nous voulons vraiment construire notre pays, laissons les Algériens et les forces politiques s'exprimer librement», a-t-il plaidé.
Car, ajoute-t-il, «nous ne pouvons pas construire un pays sans la démocratie ou en empêchant les citoyens de s’exprimer et nous ne pouvons pas construire un pays en ignorant la volonté de son peuple. C’est dans des moments pareils qu’il faudrait envoyer des messages dans le but où la parole soit libérée», a-t-il souligné.
M. Mazouz précisera que «la répression, la fermeture des espaces d’expression ne peuvent pas être une solution». A ce propos, M. Mazouz dira qu’«il est inconcevable qu'à quelques mois de la convocation du corps électoral, personne ne discute de cette échéance».
Concernant la participation du RCD à la prochaine élection présidentielle, M. Mazouz a posé un certain nombre de conditions. «Comme tout parti politique, le RCD aspire à accéder au pouvoir, cependant, il faut qu’il y ait des mesures d’apaisement à prendre. Des mesures qui peuvent contribuer à la mobilisation des Algériens pour cette élection.
Nous exigeons l’arrêt de la répression qui touche l’activité politique et la libération des détenus d’opinion et l’ouverture du champ médiatique. La présidentielle engage le destin de toute une nation pendant cinq ans», dira-t-il.
Et d’ajouter que ce sont les instances souveraines du parti qui vont trancher la question de la participation ou non à l’élection présidentielle prochaine. «Nous sommes le seul parti politique qui a lancé un débat préliminaire sur la question de l'élection présidentielle», a-t-il indiqué.
Le président du RCD a souligné en outre l'urgence de lancer un débat national dans lequel toutes les questions seront soulevées et discutées. «La crise que nous vivons exige des solutions courageuses.
Les hommes politiques doivent s'y engager et oser dire la vérité et sortir de leur soumission. Le RCD ne peut à lui seul résoudre tous les problèmes, d'où notre appel à un débat national. Certes, nous ne pouvons pas être d'accord sur toutes les questions, mais nous pouvons l'être sur un minimum. Nous devons nous entraider pour sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve», a déclaré M. Mazouz. Amar Fedjkhi et Omar Arbane