Élection de la nouvelle composante du Barreau d’Alger : La majorité des membres sortants réélus

13/06/2022 mis à jour: 03:10
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Photo : D. R.

Après un retard de deux ans lié à une profonde crise qui a paralysé ses activités, le barreau d’Alger vient d’élire les 31 membres de son Conseil, majoritairement issus de l’équipe sortante. Me Baghdadi sera, désormais, le nouveau bâtonnier, succédant ainsi à Me Sellini, réélu en tant que membre.

Sans grande surprise, de nombreux membres sortants du barreau d’Alger ont été réélus, samedi dernier, par leurs pairs, lors d’un scrutin organisé sous la supervision de l’Unoa (Union nationale des Ordres des avocats) et dont les résultats ont été validés hier en fin d’après-midi.

Jusqu’en milieu de l’après-midi d’hier, le dépouillement faisait état d’au moins 22 avocats de la liste de Me Mohamed Baghdadi, qui comporte plusieurs anciens membres du barreau, mais aussi quelques nouveaux arrivés ont été élus, au même titre que certains de leurs confrères qui ont quitté l’ancienne composante, pour faire cavaliers seuls.

Force est de constater que l’écrasante majorité des membres élus du Conseil faisait partie de l’équipe sortante et le nombre des femmes reste très infime, alors que la corporation connaît une tendance haussière de la gent féminine.

Jusqu’en fin de journée, la commission électorale n’avait toujours pas achevé la validation des résultats. Ils étaient 147 candidats à se disputer les 31 sièges du conseil de l’Ordre de la capitale, dont le renouvellement a enregistré un retard de plus de deux ans, dont une année à cause de la pandémie liée à la Covid-19, et une autre en raison de la profonde crise organique qui laminait les rangs de l’organisation, suscitant la paralysie de ses activités.

Prévu le 23 octobre dernier, le scrutin n’a finalement pas eu lieu après la contestation de certains candidats, parmi lesquels des membres du bureau sortant, évoquant la «violation» du principe d’accessibilité au tableau des avocats enregistrés à travers, ont-ils souligné, «la non-radiation» de certains de leurs confrères décédés et «la présence» de ceux qui ne se sont pas acquittés de leurs cotisations.

Les protestataires, trois avocats, ont alors saisi la justice pour faire annuler le scrutin. Dans la forme, le tribunal administratif a donné raison aux plaignants, en prononçant le report de l’opération électorale, à une date ultérieure, et ce, en attendant la décision de la même juridiction sur le fond. Le 2 mars dernier, celle-ci a annulé la délibération du barreau d’Alger relative à la mise à jour du tableau des avocats et trois jours plus tard et le 5 mars, soit trois jours après, le Conseil de l’Unoa a annoncé la mise en place, «par délibération et à l’unanimité», d’une commission électorale, composée de sept bâtonniers, chargée de préparer et de chapeauter le scrutin.

Le 6 mars, le président de ladite commission a informé, par écrit, de sa visite à Alger et en réponse, le barreau d’Alger a publié, sur sa page Facebook, un communiqué, signé par le bâtonnier sortant, Abdelmadjid Sellini, dénonçant la décision de l’Union et demandant à ses membres de ne pas l’exécuter.

«La corporation sort grandie»

Devenue de plus en plus compliquée, la situation est restée très tendue, malgré l’arrivée à Alger des membres de la commission électorale. Celle-ci va néanmoins obtenir une réunion de «conciliation» avec les membres du barreau d’Alger et une série de décisions nombreuses présentées comme «une plateforme de conciliation».

Au nombre de huit, ces mesures sont : la tenue de l’élection des membres du Conseil sous la supervision de la commission désignée par l’Union et présidée par le bâtonnier d’Oran et avec la participation de trois anciens bâtonniers d’Alger (Mes Abèche, Miloud Brahimi et Charef), le non-retour aux procurations lors du vote, quels que soient les motifs, l’utilisation de data show lors du scrutin, l’autorisation de la présence de surveillants dans les bureaux de vote le jour du scrutin, l’assainissement du tableau des avocats dans un délai ne dépassant pas les trois semaines et l’obligation de présenter une carte professionnelle avec l’apposition du cachet (professionnel) sur la signature de l’avocat.

Par cet accord, le barreau d’Alger a pu enfin organiser le renouvellement de sa composante, à travers 10 bureaux de vote répartis sur les salles de la cour d’Alger, dans des conditions, et de l’avis de nombreux avocats, «des plus transparentes». Contacté Me Brahim Tairi, président de l’Unoa, n’a pas manqué de relever le «bon déroulement» du scrutin, en affirmant : «Aucun incident n’a émaillé cet événement.»

L’avocat a rappelé que «la désignation d’une dizaine de bâtonniers assistés par au moins sept confrères a permis de bien maîtriser l’opération électorale, qui a vu une forte participation. Aucune contestation n’a été exprimée au sujet de la campagne électorale, du contenu du tableau des avocats, de l’élection ou du dépouillement qui s’est terminé, hier en fin de journée. Tout s’est passé dans un climat de sérénité».

Pour sa part, le bâtonnier sortant, Me Sellini, élu sur la liste de Me Baghdadi, désormais nouveau bâtonnier, «ce scrutin a été une réussite et a montré que les violations avancées par les contestataires pour faire annuler son organisation au mois d’octobre dernier, n’étaient pas justifiées. Le même tableau a été utilisé et aucune contestation n’a été faite. Les confrères ont voté en toute transparence. C’est la corporation qui en sort grandie. Le barreau d’Alger est la vitrine de la corporation, de la défense et de la justice». 

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