La mise en service effective du complexe thermal K’sena bute sur des difficultés dont la résolution incombe aux autorités locales.
Située sur le prolongement de la chaîne montagneuse des Bibans et la forêt K’sena, dans la commune d’El Hachimia, à une trentaine de kilomètres au sud de la wilaya de Bouira, la station thermale de K’sena est confrontée à des difficultés empêchant son développement optimal. Implanté dans la zone d’expansion touristique (ZET), officiellement classée, le complexe se heurte toujours à des difficultés retardant sa totale mise en service.
En effet, le bloc d’hébergement, d’une capacité d’une cinquantaine de lits avait été réceptionné il y a plus d’une année. Son ouverture est conditionnée par la livraison d’autres chantiers dont les aménagements extérieurs avec la mise en place d’une clôture et d’un service de sécurité. Cependant, les obstacles auxquelles font face les opérateurs en charge de cet important investissement visant à relancer l’activité thermale dans la région ont freiné l’avancement des travaux d’aménagement du site et surtout la mise en place de toutes les commodités nécessaires.
Ce lieu de cure et de détente est doté de salles de bain individuelles et collectives, et d’un restaurant opérationnel. Néanmoins, l’activité est temporaire. Recourant à la justice et parfois aux médias, les porteurs du projet, qui continuent de crier au blocage de leurs investissement, sont en attente et ce, depuis une décennie, de solutions aux problèmes posés.
Pourtant, les autorités centrales du pays, déterminées à lutter contre toute forme de bureaucratie, pour ne citer que ce mal, ne cessent d’encourager les investissements porteurs de richesse et de valeur ajoutée. «Dans la wilaya de Bouira, d’importants projets, notamment ceux situés en zones industrielles et d’activités, bloqués durant des années pour diverses raisons, ont été relancés», rappelle l’un des associés du projet de Hammam K’sena. L’APC d’El Hachimia dont dépend administrativement le projet est mise en cause dans ces blocages devenus répétitifs.
Les exploitants des abords du complexe ayant construit des baraques de fortune font désormais la loi en exigeant aux clients une entrée payante au parking de la station. Ils refusent toujours de libérer le lieu. « Parfois on n’arrive pas à distinguer entre le personnel du complexe et ces jeunes. L’ambiance heurte immédiatement l’idée d’un séjour accueillant, pourtant c’est un lieu familial», se désole un client.
Rencontrées sur place, des familles venant de plusieurs villes du pays dénoncent la situation lamentable dans laquelle se trouve cette station vu la situation à l’entrée, offrant ainsi aux visiteurs une image désolante. Une véritable braderie à ciel ouvert. L’endroit où sont installées ces baraques n’appartient pas, selon le gérant du complexe, Aïssa Adjoudj, aux personnes exploitant illégalement une partie du site, en soulignant que l’occupation des terrains empêche la réalisation des aménagements extérieurs, tels que l’enceinte de clôture et des structures de gardiennage indispensables à l’exercice de l’activité de l’hébergement.
«Le non-aboutissement des démarches administratives visant la récupération des assiettes foncières indûment occupées par les structures précaires disposées à l’entrée de la station thermale et faisant partie intégrante de la concession allouée à sa réalisation a paralysé le bon fonctionnement de notre station», a précisé l’opérateur.
Dénoncées en leur temps, «les contraintes subies n’ont provoqué que des réactions inefficaces des instances saisies», a déploré M. Adjoudj en soulignant que toutes les tentatives de régularisation initiées continuent de se heurter aux prétextes avancés pour maintenir la station dans un état de vulnérabilité propice à l’éviction de ses propriétaires.
Les autorités locales qui ont initié par le passé des actions visant la relance du tourisme de montagne en encourageant les différentes formules du tourisme chez l’habitant et la construction de gîtes, sont aussi interpellées sur le cas de cette station qui enregistre un flux incessant de visiteurs.
«La responsabilité de la situation décrite incombe aux différents exécutifs de la commune d’El Hachimia qui n’ont pas mis en application les décisions émises par la wilaya en faveur du développement du secteur», conclut M. Adjoudj.