Le jeune entraîneur El Hachemi Ghouilem, actuellement sans club depuis son départ du RC Arbaâ, refuse de prendre un club en fin de saison, malgré plusieurs propositions. Il affirme qu’il est contre une troisième licence en une saison et défend le principe de la stabilité de l’encadrement technique au sein des associations sportives. Dans cet entretien, il parle de son ancienne équipe, le RCA qui lutte pour le maintien, de l’arbitrage et des championnats des Ligues 1 et 2.
- Votre ancienne équipe, le RC Arbaâ, a réalisé une belle victoire face au NC Magra (5-1) qui lui permet d’améliorer son classement en vue d’assurer le maintien en Ligue 1...
Effectivement, c’est une belle victoire surtout qu’elle est obtenue face à un concurrent direct dans la lutte pour le maintien. L’équipe du RCA a les moyens pour assurer le maintien en Ligue 1, à condition qu’elle négocie bien ses matches à domicile. Mais je dois dire que l’équipe mérite une place meilleure.
Lorsque j’ai pris l’équipe au début de saison, je me suis engagé avec la direction pour jouer les premiers rôles (les quatre premières places) et bâtir une équipe solide et spectaculaire.
Ma philosophie de jeu est d’ailleurs basée sur le football offensif et la gagne. La preuve, l’équipe, actuellement, possède la meilleure attaque même si certaines formations plus huppées ont des matches en retard. Je dirai aussi que le RCA mérite plus de moyens, notamment financiers pour motiver les joueurs.
- Vous êtes sans club depuis votre départ du RCA malgré certaines propositions. Peut-on connaître les raisons ?
C’est vrai que récemment j’ai eu des touches, voire même des propositions officielles de certains clubs, mais j’ai refusé car on est proche de la fin de saison et ce serait malhonnête de prendre une équipe sans pouvoir effectuer un travail de fond. Pour moi, ce ne sera que du replâtrage. Si c’était durant la trêve hivernale j’aurais accepté.
Car, j’aurais eu le temps de me faire une idée sur l’effectif, de le renforcer, le cas échéant, et travailler pour corriger les insuffisances et mettre en place ma philosophie de jeu.
Mais à quelques mois de la fin de la saison, ce n’est pas possible. D’ailleurs, j’ai déjà affiché mon opinion et ma position sur ce point précis. J’ai toujours été contre une troisième licence en une saison. Pour moi, la stabilité et la continuité dans le travail sont la clé de la réussite.
- Tout de même, vous êtes consultant dans une radio nationale, notamment pour le championnat de la Ligue 2. Un commentaire et quelles sont, selon vous, les équipes candidates pour l’accession et les éventuelles reléguables ?
J’analyse parfois les matches de Ligue 1, mais souvent les matches de la Ligue 2. Pour le football professionnel, le CRB est au-dessus du lot et il se dirige vers un quatrième titre d’affilée. Tandis qu’en Ligue 2, la lutte pour le titre ou le maintien s’annonce très serrée et ce, dans les deux groupes. Dans le groupe Centre-Est, l’US Souf et l’AS Khroub sont les potentiels candidats pour l’accession, suivies du NRB Teleghma.
Un point sépare les deux premiers cités et l’accession va sans doute se jouer lors de la dernière journée qui verra l’ASK recevoir l’USS dans un match décisif. En bas du tableau, Hamra Annaba et la JSM Skikda sont déjà condamnés en attendant de connaître le troisième relégable.
Dans le groupe Centre-Est, l’ES Ben Aknoun et la JSM Tiaret sont les mieux placés pour rejoindre la Ligue 1 (en attendant la décision de la LNFA sur le match arrêté entre le SC Mecheria et l’ES Mostaganem, ndlr). La prochaine journée constituera un virage décisif pour la JSMT (52 pts) qui reçoit l’ESBA (55 pts).
L’ESM, en cas de victoire sur tapis vert face au SCM, aura également de fortes chances de jouer l’accession surtout qu’elle recevra, lors de l’ultime journée, l’ES Ben Aknoun. En bas du tableau, le RC Relizane est condamné, le reste des équipes à partir de la 10e place sont toutes menacées par la relégation.
- L’arbitrage est très décrié en championnat ces dernières journées, un commentaire ?
Certes, on assiste à des erreurs d’arbitrage qui influent, parfois, sur le résultat final du match et d’autres erreurs d’appréciation qui n’ont aucune incidence sur le match. Dans les deux cas, moi, en tant que technicien, j’estime que l’erreur est humaine.
On ne doit pas se focaliser sur les erreurs d’arbitrage pour masquer nos insuffisances technique et tactique sur le terrain. Il y a les commissions compétentes qui sont chargées de ce volet. Sinon c’est aux dirigeants de club de dénoncer et lutter pour les intérêts de leur club s’ils jugent que le comportement de l’arbitre dans un match est bizarre.
Le technicien doit plutôt préparer son équipe sur tous les plans pour qu’elle puisse produire du beau jeu et réaliser de bons résultats. Le joueur doit aussi rester lucide, serein et concentrer sur le match au lieu de contester à chaque fois les décisions de l’arbitre qui lui coûte souvent une perte d’énergie et des suspensions inutiles.