Dès aujourd’hui, près de 11 millions d’élèves reprendront le chemin de l’école au titre du 2e trimestre de l’année scolaire 2021-2022. Une reprise sur fond d’inquiétude quant à la propagation de la Covid-19 parmi le personnel éducatif et surtout les élèves.
Malgré les rumeurs sur un possible report de la rentrée, le ministère de l’Education nationale a décidé de maintenir le calendrier des vacances scolaires, qui comporte des vacances d’hiver de 3 semaines, pour permettre une mise en quarantaine naturelle de tous les élèves ainsi que le personnel éducatif. Ce dernier a été invité, durant cette période des vacances, à se faire vacciner dans le cadre d’une 2e campagne de vaccination anti-Covid-19. Résultat des courses : un nouvel échec de convaincre ces travailleurs, notamment les enseignants.
A cet effet, le département de Abdelhakim Belabed a annoncé, cette semaine, le lancement d’une 3e campagne de vaccination au profit des travailleurs dès aujourd’hui. Elle s’étalera jusqu’au 13 de ce mois de janvier.
Dans une réunion avec les associations des parents d’élèves, M. Belabed a insisté sur l’impératif de «respecter fermement» le protocole sanitaire dans les établissements d’éducation, notamment en ce 2e trimestre pour éviter les dangers de la pandémie. Il les a également invités à «participer effectivement» à l’action de sensibilisation pour réussir la troisième campagne de vaccination.
Est-ce seulement une question de sensibilisation ? «Nous n’avons pas arrêté de parler de manque d’hygiène dans les établissements scolaires depuis des lustres. Qu’est-ce qui a changé ? Rien. C’est bien d’appeler à la vaccination, même si cela reste une liberté personnelle, mais le plus important est de garantir le minimum de moyens aux établissements scolaires pour appliquer le protocole sanitaire», déclare Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
Le syndicaliste évoque le problème de l’eau qui fait défaut dans de nombreux d’établissements tous paliers confondus. Ceci sans compter la surcharge, sur laquelle insiste Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste).
Pour lui, cette surcharge revient en force avec le jumelage des sous-groupes. «Nous sommes ainsi revenus au système des classes ordinaires pouvant contenir jusqu’à plus de 40 élèves. L’attitude des directeurs d’établissement est compréhensible étant donné qu’il n’y a pas assez d’enseignants pour assurer le système d’enseignement par alternance», soutient-il, regrettant que le principe phare des mesures barrières, à savoir la distanciation physique, est bafoué. Le problème majeur des établissements reste le budget, réduit de plus de la moitié, alertent les syndicalistes.
Les directeurs dans plusieurs régions du pays, principalement celles de l’intérieur, ont fait appel aux dons. Les associations de parents d’élèves ont été les premières à apporter leur aide qui, malheureusement, ne peut pas s’étaler sur toute l’année.
Le ministère de l’Education, qui devait évoquer plusieurs nouvelles mesures durant ces vacances d’hiver, n’a toujours pas donné signe. Il en est ainsi des chiffres de la vaccination ou des cas Covid-19 dans le milieu pédagogique. Seule une petite dizaine d’élèves ont été déclarés atteints avant le départ anticipé en vacances !