Les compositions du 2e trimestre au titre de l’année scolaire 2021-2022 se sont achevées jeudi dernier. Les premières notes commencent à être annoncées aux élèves.
«Ce trimestre est exceptionnel sur toute la ligne. Nous avons eu plusieurs jours d’interruption des cours, des absences à la reprise et un rétrécissement des cours pour récupérer le retard. Nous avons fait ce qui était dans notre pouvoir. Maintenant pour les résultats, en tant qu’enseignante d’anglais, mes élèves ne m’ont pas trop déçue, surtout que j’avais donné un sujet assez abordable. J’avais dans mes classes de 1re AS lettres et 2e AS scientifiques beaucoup d’élèves qui ont perdu des proches et/ou qui ont été eux-mêmes malades», confie Sonia, enseignante dans un lycée d’Alger. Il ressort en effet que les premières notes ne seraient pas «catastrophiques».
Toutefois, selon les syndicats d’enseignants, ces évaluations ne reflètent pas le véritable niveau des élèves. C’est du moins ce que pense Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
Il estime qu’avec des programmes raccourcis, certains enseignants qui «gonflent les notes et des sujets qui ne répondent pas au besoin d’une école de qualité, la situation du niveau de l’élève est catastrophique».
«Je ne suis pas fataliste, mais il n’y a qu’à voir le pourcentage de redoublement aux différents paliers et le nombre de décrochage scolaire pour confirmer mon constat», estime le syndicaliste. Pour Zoubir Rouina, président du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), il est prématuré d’évaluer les résultats de ce 2e trimestre.
Toutefois, il estime qu’ils ne seront pas «en baisse» comparativement à ceux du 1er trimestre. La cause serait, selon lui, liée aux conditions d’enseignement dans lesquelles s’est déroulé ce trimestre, notamment la survenue de la 4e vague de la pandémie et la propagation du virus en milieu scolaire, touchant élèves et enseignants.
Boycott administratif
Ce n’est pas tout, puisque, pour le 2e trimestre consécutif, le boycott administratif lancé par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) est toujours maintenu.
Les parents d’élèves, même s’ils connaissent les résultats de leurs enfants, n’ont aucun document administratif les justifiant. Pour Messaoud Boudiba, porte-parole de ce syndicat, le gel de cette action n’est pas à l’ordre du jour. Il rassure toutefois que cette méthode de protestation administrative n’a aucun impact pédagogique sur les élèves.
Ces derniers ont fait leurs compositions dans des conditions normales et font les corrections avec leurs enseignants comme de coutume.
«Sur le terrain, nous avons un grand problème. Il s’agit des agissements de la tutelle au niveau local qui prive les enseignants boycotteurs de la prime de rendement. Chose totalement illégale. Une décision qui ne s’inscrit pas dans la stratégie d’apaisement dont nous ont parlé les responsables du secteur lors de nos dernières rencontres bilatérales. Au contraire, c’est une nouvelle provocation qui poussera notre base syndicale à aller jusqu’au bout et maintenir le boycott jusqu’à la fin de l’année», explique le syndicaliste, qui estime que les résultats de ce trimestre ne peuvent qu’être «positifs» étant donné que le nombre de cours est restreint et que les élèves ont eu assez de temps à la maison pour rattraper leurs lacunes du 1er trimestre.
Il est à signaler que le ministère de l’Education n’a pas dévoilé le bilan des résultats du 1er trimestre, comme le veut la tradition. Il ne réagit pas non plus quant aux retombées du boycott administratif et les doléances des parents d’élèves.