La pression démographique qui touche certaines zones d’habitation à Oran ne permet pas d’atténuer la surcharge des classes malgré les nouveaux projets.
C’est notamment le cas pour le nouveau pôle urbain Zabana mais aussi pour celui Oued Tlelat, des zones qui ont connu d’importants programmes de relogements et de distribution de logements toute catégorie confondue.
A titre illustratif, l’un des deux lycées en chantier au pôle Zabana, celui qui se trouve actuellement en phase d’achèvement, est prévu pour cette rentrée scolaire 2022/ 2023 mais il ne suffira pas pour répondre à la demande et les élèves devront encore prendre leur mal en patience et continuer à effectuer le trajet jusqu’à Misserghine. «Quatre nouveaux groupements scolaires (primaire) sont en phase de réalisation et devront atténuer la pression sur les classes mais sans toutefois pouvoir résoudre dans l’immédiat le problème de la surcharge», estime Mohamed Kamel, président de la fédération des parents d’élèves d’Oran.
L’association qu’il représente est un partenaire social incontournable du secteur de l’éducation et c’est dans ce contexte que ses représentants ont été membres d’une commission qui a, durant l’année, effectué un travail d’évaluation de l’ensemble du secteur à Oran. Le rapport établi à cet effet concerne tous les aspects de la vie éducative y compris sociaux.
Les retards enregistrés dans la réalisation de certains projets figurent parmi les facteurs qui aggravent la surcharge des classes. C’est par exemple le cas du CEM d’El Hassi dont les travaux ont été interrompus. Prévus pour cette rentrée, d’autres groupements scolaires à Hassi Bounif, Sid Chahmi, Oued Tlelat, Es-Sénia, Ben Freha, Hassi Mefsoukh, Mers El Hadjadj présentent des taux d’avancement des travaux à 100% pour certains, à 90 ou 95% pour d’autres mais parfois à seulement 50 ou 55% pour le reste. Le nouveau Lycée de Bir El Djir est à 80%.
Des extensions avec des ajouts de classes de cours (entre 2 et 4) ont concerné des écoles situées à Es-Sénia, Hai Sabah, Bir EL Djir, Misserghine, Gdyel, et Boufatis et là aussi avec des taux variables dans l’avancement des travaux au moment de la rédaction du rapport.
Celui-ci soulève également les dégradations enregistrées dans plusieurs anciens établissements scolaires et la nécessité d’effectuer des travaux de réhabilitation. Les besoins ont été identifiés dans plusieurs établissements et recensés dans le détail un peu partout pour concerner, comme c’est le cas pour certaines écoles d’Arzew, des travaux d’étanchéité, d’un raccordement au gaz de ville pour éviter la manipulation des bouteilles de gaz, etc. «Un directeur d’école a refusé d’ouvrir la cantine car la structure est tellement dégradée qu’elle constitue un danger pour les écoliers», indique Mohamed Kamel.
Dans une école à Oran, des agents de nettoyage ont été affectés à la cantine, chose jugée inacceptable car ni les formations ni les exigences sur le plan sanitaires des postes en question ne sont les mêmes. L’habitude qui consiste à offrir des repas froids aux élèves est également remise en cause. Les exemples d’établissements nécessitant des opérations de désherbages de leurs cours, de l’entretien de leurs sanitaires, de l’installation de citernes d’eau ne manquent pas.
La disponibilité des équipements pédagogique, l’amélioration de la qualité des structures existantes et le renouvellement des méthodes d’enseignement pour répondre aux normes actuelles sont des besoins exprimés dans ce rapport qui a nécessité des efforts remarquables pour son élaboration.
En effet, la wilaya d’Oran dispose globalement de 889 établissements. Le cycle primaire recense 607 établissements avec 261 cantines scolaires et 60 terrains de sports. Sur les 192 établissements du cycle moyen, une quarantaine est au régime demi-pension et on recense 150 terrains de sports ainsi que 13 salles de sport.
La demi-pension est également proposée dans la moitié des 90 lycées en activité pour lesquels on recense 82 terrains et salles de sport. La fédération des parents d’élèves souhaite que l’éducation physique soit généralisée pour concerner également les élèves du cycle primaire.
Elle demande également la multiplication du nombre de tablettes à mettre à la disposition des jeunes écoliers. Pour cette rentrée, on compte également sur la concrétisation du projet qui consiste à réévaluer et augmenter de 44 % le coût du repas qui sera servi dans les cantines en le portant à 100 DA. Une amélioration attendue notamment par les enfants des zones enclavées déjà pénalisés par le problème du transport.