Selon les experts du forum, le superpouvoir de l’hydrogène blanc est que, contrairement à des alternatives telles que le vert ou le bleu, qui nécessitent des processus de conversion inefficaces, il est prêt à l’emploi et à un coût beaucoup plus bas.
Le monde a besoin d’hydrogène à faible teneur en carbone pour se décarboner. La demande mondiale d’hydrogène bas carbone devrait atteindre près de 200 millions de tonnes par an d’ici 2050.
Certains suggèrent que l’hydrogène naturel pourrait être un perturbateur potentiel du marché – mais, en tant qu’industrie naissante qui commence à peine à gagner du terrain, de nombreuses questions se posent actuellement autour de l’hydrogène blanc et de son potentiel, considéré comme une alternative efficace au moment où l’industrie mondiale de l’hydrogène est confrontée à des défis financiers et liés à la demande.
En effet, confrontée à des coûts élevés, à des défis de transport intermédiaire et à la lenteur de l’évolution de la demande, l’économie de l’hydrogène à faible teneur en carbone est confrontée à des attentes réduites concernant sa croissance à court terme.
Les développeurs et les consommateurs continuent d’explorer des formes alternatives d’hydrogène à faible teneur en carbone, parmi lesquelles l’hydrogène blanc, indiquent des analystes du Forum économique mondial. Comme le pétrole et le gaz, l’hydrogène blanc est d’origine naturelle.
«Généré par des réactions géochimiques continues dans la roche dure, les caractéristiques de l’hydrogène blanc diffèrent de celles des molécules d’hydrocarbures en ce qu’elles sont petites et légères et plus susceptibles de s’échapper des roches de couverture», explique-t-on.
Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires, avec une expérience pratique sur le terrain et la collecte de données nécessaires pour établir les composants clés d’une zone d’hydrogène, a-t-on ajouté. Selon les experts du forum, le superpouvoir de l’hydrogène blanc est que, contrairement à des alternatives telles que le vert ou le bleu, qui nécessitent des processus de conversion inefficaces, il est prêt à l’emploi et à un coût beaucoup plus bas.
Seuil commercial
Grâce à leur expertise en matière d’exploration et de développement, les sociétés pétrolières et gazières sont bien placées pour devenir les championnes de cette molécule émergente à faible teneur en carbone.
Autre atout de l’hydrogène blanc, les coûts de production de l’hydrogène vert restent toutefois obstinément élevés, avec une fourchette allant de 6 à 12 dollars/kg.
Cela s’explique par le besoin de haute disponibilité de l’hydrogène vert en énergie renouvelable pour l’électrolyse. Il faudra aussi des années pour s’efforcer d’atteindre un seuil commercial de l’ordre de 3 dollars/kg. L’hydrogène blanc, quant à lui, offre, selon la même source, une ressource alternative beaucoup moins chère.
Sans avoir besoin de processus inefficaces de conversion d’énergie ou de fabrication, l’hydrogène blanc produit à grande échelle à partir de réservoirs situés à proximité des marchés des utilisateurs finaux pourrait être livrés bien en dessous de 1 dollar/kg.
La coexistence de l’hélium peut également offrir un levier commercial précieux pour l’exploitation de l’hydrogène blanc, a-t-on précisé. Les experts du forum tempèrent leurs ardeurs tout de même en indiquant que l’hydrogène blanc n’est pas une panacée à la transition énergétique.
A l’heure actuelle, estime-t-on, «les formes alternatives de production d’hydrogène à faible teneur en carbone, notamment la pyrolyse du méthane, la gazéification et l’extraction de l’hydrogène blanc naturel, combinées ne constitueront qu’une petite partie de l’approvisionnement futur».
Cette perspective pourrait changer au cours de la prochaine décennie si des projets pilotes couronnés de succès prouvent la faisabilité technique et commerciale et si des cadres politiques favorables sont mis en place. Sur la base des volumes de ressources prospectifs, la production d’hydrogène blanc pourrait atteindre 17 Mtpa d’ici 2050.
«Des niveaux similaires de subventions à l’hydrogène vert permettraient également de stimuler considérablement les infrastructures, remplaçant une partie de la production d’hydrogène manufacturé à plus haut coût», a-t-on conclu.