Ecole Supérieure des Beaux-arts d'Alger : Don de livres au profit des étudiants algériens

04/04/2024 mis à jour: 16:32
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L’artiste libanais Gibran Tarazi

Les étudiants des Beaux-Arts d’Alger pourront désormais consulter la riche documentation offerte par  le fils du célèbre artiste libanais, Gebran Tarazi.

Un geste des plus généreux de la part de Marc Tarzi, fils de l’artiste géométrique libanais Gibran Tarazi. Ce don, constitue, à coup sûr, un corpus important représentatif d’une partie de l’œuvre du défunt artiste. 
 

Marc Tarazi indique que la raison principale du don de livres d’art sur Gibran Tarazi à l’Algérie, et plus spécifiquement à l’École supérieure des beaux-arts d’Alger Ahmed et Rabah -Salim Asselah, est un hommage aux sacrifices et réalisations de sa famille dans le domaine de l’art traditionnel arabe ainsi que l’art arabe contemporain. C’est aussi de servir l’arabité culturelle pour laquelle a lutté le peuple algérien fier et inspirer une jeune génération d’artistes arabes capables «de réconcilier la modernité arabe et ses exigences avec notre patrimoine visuel ancien et ce qu’il renferme de potentiel que nous devons exploiter. 

En effet, l’identité arabe levantine était au centre du travail de Gebran Tarazi qui a innové son propre style et sa propre méthodologie que la jeunesse artistique algérienne doit découvrir», témoigne-t-il. Gibran Tarazi, qui est né en 1944 et décédé en 2010, est un artiste libanais de premier plan bien qu’encore largement méconnu, dont les recherches sur l’abstraction géométriques pleine de rencontres insoupçonnées, n’attendent que de se déployer à la manière d’un kaléidoscope. 

Ses peintures se déclinent sous la forme de formes labyrinthiques, s’inspirant du motif traditionnel du Qayem-Nayem. Ce dernier est un modèle géométrique de base dans la peinture de Gebran Tarazi, mettant en valeur l’articulation de concert du rectangle dressé, vertical (Qayem) et du rectangle couché, horizontal (Nayem). Nombreuses sont les sources d’inspiration de l’artiste telles que l’art indien, l’art proche-oriental et l’arabesque. Gebran Tarazi est le descendant d’une famille qui a servi l’art levantin sur plus de 200 ans, y compris l’arabesque et les motifs floraux damascènes. 


Argent et cuivre

Notons que certaines pièces de musée portent le nom Tarazi incrusté en argent sur le cuivre. Gibran Tarazi est considéré par ses paris, comme «l’artiste de l’éveil mental capable de dessiner des formes géométriques les yeux fermés». Certains le qualifie de génie situé entre le Mashreq, le Maghreb et l’Occident. Preuve en est son œuvre continue de solliciter les critiques et les chercheurs de par le monde.

Gebran Tarazi appartient à l’arbre généalogique des Tarazi lequel remonte à l’année 1793. De père en fils, la famille est réputée pour son art artisanal oriental convoité par de grandes instances du monde : elle a fondé des ateliers d’artisanat au Liban, en Syrie, en Palestine et en Egypte. Gebran Tarazi avait ce talent dans ses gênes. Il a aiguisé ses connaissances et pratiques artisanales et artistiques grâce à ses ancêtres, à ses études effectuées au Maroc, depuis que sa famille s’y est installée en 1946, pour rentrer définitivement au Liban après l’indépendance du Maroc, et grâce à sa création personnelle. 

A Beyrouth, Gebran Tarazi poursuit ses études à la section française de l’International College en 1958. Il décroche son baccalauréat en philosophie en 1962. Il décroche une licence en droit de l’université Saint-Joseph à Beyrouth. Passionné d’art, d’artisanat, de littérature, de culture, d’archéologie et d’histoire, il entreprend des recherches qui s’échelonnent de 1966 à 1975, parallèlement à son métier d’antiquaire qu’il a hérité et qu’il a entrepris depuis 1962. Il initie un département peinture de l’atelier familial : lieu d’expérimentation et de création de l’art, où se croisent le patrimoine et l’innovation. Ses productions de boiserie peintes de type damascène sont pluriels et chatoyantes à la fois. En 1987, lors de la fermeture familiale, il se consacre à la peinture géométrique abstraite, en se mettant à créer une œuvre abondante qui intrigue le regard. Il est l’auteur de plusieurs expositions à Beyrouth. Il lance, en 1987, une ligne de miroirs peints et de coffres.

 En collaboration avec le bureau d’études Mab, il participe au concours organisé en 1997 pour décorer les parois du tunnel de Mar Mitr à Beyrouth, tout en se servant de carreaux en céramique. Il a fait l’objet d’une grande rétrospective de ses œuvres à la villa Audi en 2012. Parallèlement à la création artistique et artisanale, il excelle dans l’écriture. Il a à son actif plusieurs publications majeures, dont Journal 1970-1980, Le pressoir à olives roman publié chez l’Harmattan en 1996 et Besoin d’Orient en 2007. Concernant, Marc Tarazi, celui-ci est expert mathématicien. Il a toujours été passionné de l’étude de l’histoire du monde arabe. Il a eu le grand privilège de connaître de près l’artiste Gebran Tarazi durant tout son parcours artistique assez difficile. 

Selon lui, il connaît parfaitement le contexte de son père comme le commerce de l’art traditionnel maghrébin et Levantin, les arts traditionnels arabes et l’art arabe contemporain et les points de convergence entre les deux domaines. 
 

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