Parmi les secteurs qui revêtent un caractère lancinant et névralgique, ceux des transports et des travaux publics apparaissent prioritaires en raison de la persistance du phénomène de saturation chronique des voies de circulation et du fléau encore plus aigu des sinistres sur la route.
La réponse par les chiffres ou le rappel des niveaux d’affectations budgétaires semblent connaître leur limite et la situation commande une mise à plat des secteurs concernés pour établir un diagnostic précis et pouvoir arrêter les mesures et les décisions les plus adaptées.
La réussite de la démarche est conditionnée par l’association des acteurs locaux, entre administration publique et assemblées élues, les plus à même de présenter un état des lieux fiable et d’identifier les écueils rencontrés sur le terrain. Un intérêt plus grand devra être porté aux collectivités locales comptant une forte densité démographique, vu que les incidences humaines des dysfonctionnements et des lacunes constatées sont autrement plus marquées.
L’urgence est de rétablir une connexion et une interaction permanentes entre les centres décisionnels et les différents intervenants, les maîtres d’œuvre et d’ouvrage en charge des programmes de développement mis en place, en favorisant le suivi ou la supervision des dispositifs par les représentants de la population. Les interventions officielles épisodiques et les points de situation de plus en plus éloignés sont souvent sanctionnés par des retards de réalisation dommageables pour les citoyens ainsi que pour le Trésor public, régulièrement sollicité pour des réévaluations de budgets.
Le P/APW de Tizi Ouzou était loin d’afficher de l’enthousiasme lors de sa visite, dimanche dernier, du chantier de la pénétrante à l’autoroute Est-Ouest, lancé depuis 2014. N’ayant pu déterminer l’origine des blocages récurrents empêchant la livraison d’un premier tronçon de 19 km sur les 48 en réalisation, le président de l’Assemblée de wilaya annoncera qu’il saisira le président de la République sur ce dossier dont l’impact socioéconomique a été maintes fois souligné. Le simple citoyen ne manquera pas de relever que la question du manque de financements était soulevée sur ce chantier le jour de l’annonce des budgets affectés aux travaux publics au niveau national, dépassant les 710 milliards de dinars, «mobilisés sous forme de crédits de paiement pour accélérer le rythme de réalisation des projets confiés au secteur».
La mise en service de nouvelles infrastructures routières est l’étape de base dans le développement et la sécurisation des voies de communication entre les différentes régions, les zones d’habitation et d’activités économiques. Le second volet consistera à moderniser les transports dans les grandes agglomérations, qui continuent à enregistrer les mêmes embouteillages chroniques, faisant subir des épreuves continuelles à des centaines de milliers de citoyens se rendant à leur travail ou aux établissements universitaires et scolaires.
La réhabilitation et le renforcement des transports collectifs sont la solution la mieux indiquée, sinon exclusive, pour repenser et réorganiser un secteur qui rythme véritablement la vie quotidienne des habitants. Les projets de télécabine méritent une relance effective et résolue dans les villes qui en ont bénéficié, et qui ont souvent épuisé toutes possibilités de réalisation de nouvelles trémies. Le renouvellement du parc national d’autobus, annoncé par le ministère des transports, est une perspective prometteuse et fortement attendue par les usagers et les professionnels.
La révision des plans de circulation dans dix grands chefs-lieux de wilaya, évoquée à la même occasion, viendrait en appoint du dispositif global de rénovation d’un secteur qui représente l’un des indicateurs les plus significatifs de la qualité de vie des populations.