Plusieurs associations et organisations des droits humains marocaines, au Maroc, à Paris et à New York, ont annoncé, le 7 décembre dernier à Rabat, la création d’un comité international pour la libération des détenus politiques et des prisonniers d’opinion au Maroc.
«C’est un pas significatif que ce comité franchit aujourd’hui pour soutenir et amplifier la voix de ces détenus. Nous espérons que cela aboutira à des résultats concrets», a déclaré Fatiha Cherribi, la mère du journaliste Omar Radi et militante du Mouvement des familles au Maroc.
Pour sa part, Rachida Elbaroudi, mère du détenu d’opinion Rida Benotmane, a affirmé «l’importance de la création de ce comité», tout en expliquant que «les détenus ne sont pas les seuls à souffrir, leurs proches, laissés derrière, endurent d’atroces souffrances, comme s’ils étaient également en détention». Khouloud Moukhtari, épouse de Souleimane Raissouni, salue «l’initiative et appelle à plus d’actions de mobilisation en vue d’obtenir la libération des prisonniers».
Quant à Aziz Rhali, président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), il estime que «cette initiative a été prise après de nombreuses consultations et des échanges, impliquant l’Association marocaine des droits humains, l’Association de défense des droits de l’homme au Maroc et le Centre des droits de l'homme en Amérique du Nord».
Les familles des détenus, présentes à la réunion de Rabat, en compagnie d’ex-prisonniers politiques, comme Noureddine El Aouaj ou Maati Mounjib, ont dénoncé l’emprisonnement abusif, basé sur des chefs d’inculpation fallacieux, des journalistes, artistes, intellectuels et ont informé l’assistance des lieux de détention de leurs enfants et époux qui se trouvent dans les prisons de Tanger, Tifelt, Aïn Borja, El Arjate.
Le comité en question est constitué de personnalités de «divers horizons, connues pour leurs engagements en faveur des droits humains, notamment Abdelatif Laâbi, Jamal Benomar, Radia Nasraoui, Marie-Christine Vergiat, René Gallissot, Richard Greman, Ignace Dalle, Mustapha Kamal, Abdellah Hamoudi, Mohamed Assaf, Chaouane Jabarine, Kamal Laâbidi et Ignacio Cembrero».
Selon un des fondateurs dudit comité, en l’occurrence M. Rhali, «l’objectif de ce Comité est de mener une campagne de plaidoyer à l’échelle nationale et internationale pour obtenir la libération de tous les détenus politiques et des victimes de détention arbitraire en raison de l’exercice de leur droit à la pensée et à l’expression (…). Pendant des décennies, le Maroc a connu un historique lourd d’arrestations parmi les opposants aux politiques de l’Etat ou de ceux qui se rebellent contre son autorité».
Et d’expliquer : «Cela inclut des enlèvements, des disparitions forcées, des exécutions en dehors du cadre légal, ainsi que des cas de torture. Face à cette réalité, le mouvement démocratique et des droits humains a placé la revendication de la libération des prisonnières et prisonniers politiques au cœur de toutes ses initiatives et programmes…»