Tout se passait bien en cette matinée du mercredi 27 septembre au lycée Mohamed Nedjar. L’établissement, situé à la cité Belkarfa Hacene de la ville de Aïn S’mara, à 16 km de Constantine, sur une rue abritant des constructions individuelles, vient d’accueillir les élèves et leurs enseignants. Ces derniers ont rejoint leurs classes après le salut du drapeau et l’hymne national.
Quelques heures après, c’est la stupéfaction. La nouvelle a déjà fait le tour du lycée. La directrice, Fatima B., a été retrouvée morte dans son bureau.
Selon les informations que nous avons pu recueillir, la directrice avait rejoint son bureau quelques instants après le début des cours dans les classes, pour s’enfermer à l’intérieur. Le bureau se trouve au rez-de-chaussée de l’établissement, avec une fenêtre qui donne sur la clôture près du portail d’entrée. Vers 11h, son secrétaire est allé la voir, mais il a trouvé la porte fermée.
Ayant frappé plusieurs fois, il n’a rien entendu. Pris d’inquiétude, il est allé voir l’économe pour ramener le double des clés du bureau.
En ouvrant la porte, les deux employés ont été choqués en voyant le corps frêle de la directrice pendu à un câble à l’intérieur du bureau. L’alerte est donnée. Les éléments de la Protection civile qui arrivent sur les lieux n’ont pu rien faire que constater le décès.
Le procureur de la République, accompagné des responsables des services de la sûreté de la daïra d’El Khroub, a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de ce drame qui a ébranlé le corps enseignant et les élèves de ce lycée où les cours ont été vite suspendus en cette veille du Mawlid Ennabaoui.
On a appris que le directeur de l’éducation de la wilaya s’est déplacé également sur les lieux. L’incident est un fait inédit dans les annales du secteur de l’éducation dans la wilaya de Constantine, surtout qu’il est survenu à l’intérieur d’un établissement scolaire.
Si la thèse du suicide a été avancée pour expliquer ce qui s’est passé dans le bureau de la directrice, seules les conclusions de l’enquête des services de la police et le rapport du médecin légiste après autopsie pourront le dire.
Des questions se posaient avec insistance au sein de l’établissement. S’il y avait eu vraiment suicide, qu’est-ce qui pourrait bien pousser cette dame à commettre cet acte ? La défunte âgée de 51 ans est qualifiée de femme discrète, dévouée et surtout d’une extrême gentillesse, selon certains témoignages.
En dépit de l’existence d’un logement de fonction, elle n’a pas quitté son domicile situé à Bekira, dans la commune de Hamma Bouziane.