Très affecté après la surprenante et amère élimination pour le Mondial-2022, concédée mardi soir dans les ultimes secondes du match retour des barrages face au Cameroun, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, n’a pas caché sa frustration.
S’exprimant en conférence de presse d’après-match, le coach des Verts dira d’emblée : «On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match. Pour notre pays, notre peuple», lâche Belmadi. Et de poursuivre : «Le ciel nous est tombé sur la tête.
C’est du football, c’est du sport. Mais c’est toute notre vie en même temps». Belmadi ne manquera pas de revenir sur le but fatidique des Lions Indomptables dans les ultimes secondes du match, qui a privé l’Algérie d’un 5e mondial. Il a tenté d’expliquer cette faille en déclarant : «Je ne sais pas si on a failli mentalement.
A dix secondes d’un Mondial, c’est sûrement un problème de concentration, de lucidité», et de poursuivre : «On n’a jamais été mis en danger, jamais dominés, sauf sur coups de pied… le château de cartes s’effondre. Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à 10 secondes de la fin. Ce mauvais scénario, il faut s’en remettre», a estimé le sélectionneur.
Le coach national réfutera par ailleurs le fait d’avoir failli tactiquement, en décidant d’opter pour un schéma défensif avec trois défenseurs centraux, surtout que la sélection évoluait à domicile.
Il dira à ce propos : «Certains m’ont reproché le fait d’avoir évolué avec trois défenseurs centraux, considérant que ce schéma tactique est trop défensif pour un match à domicile, mais personnellement, je ne suis pas d’accord avec ça. Notre équipe a bien joué et elle s’est procuré un très grand nombre d’occasions. D’ailleurs, si on s’était qualifiés, personne n’aurait trouvé à redire.
Dans l’immédiat, et émotif comme je suis, je ne pense pas pouvoir faire une analyse détaillée de cette élimination, car je suis tellement effondré que j’ai du mal à trouver les mots. Mais ce qui est sûr, c’est qu’à seulement dix secondes de la fin, nous étions qualifiés. Maintenant, pour expliquer ce qui s’est passé ensuite, je ne sais pas.
Etait-ce un manque de concentration ? Sincèrement, je ne sais pas... il est encore tôt pour faire un bilan. Je tiens cependant à souligner que nous avons tout donné, sans aucune retenue. Que ce soit les joueurs ou les autres membres du staff technique, tout le monde a fait un travail remarquable et malgré l’élimination, il faut leur tirer chapeau», a tenu à expliquer Belmadi.
Le coach national a conclu son point de presse en fustigeant l’arbitrage : «Je le dis aujourd’hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici, voient notre travail, et ne nous respectent pas. (...) Ces deux dernières années, je n’ai jamais vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d’excuses, ce sont des faits.»
Belmadi-Gassama : retrouvailles à l’aéroport
Le sélectionneur national, Djamel Belmadi, et l’arbitre directeur du match Algérie-Cameroun ont pris le même vol hier (Alger-Istanbul).
Selon des sources présentes à l’aéroport international Houari Boumediène, les deux hommes ont eu un vif échange verbal au niveau de la salle d’attente. Djamel Belmadi et l’arbitre Gassama ont refait le match à l’aéroport.
Le premier a fait remarquer au second que son arbitrage a été partial. L’arbitre gambien ne devrait pas se priver d’adresser un rapport sur ce qui s’est passé à l’aéroport d’Alger. Yazid Ouahib