Durant les trois dernières années, 920 000 logements, tous segments confondus ,ont été attribués, a annoncé Redha Bouarioua, directeur général de la construction au ministère de l’Habitat.
De nouvelles mesures seront prises afin de prévenir les risques majeurs et les séismes. Le Règlement parasismique algérienne (RPA) sera ainsi bientôt révisé afin d’être mieux adapté à la révolution numérique offerte par les nouvelles technologies ainsi qu’aux nouveaux systèmes de construction. Redha Bouarioua, Directeur général de la Construction et des Moyens de réalisation au ministère de l’Habitat en a expliqué hier les contours lors d’une intervention médiatique à la Radio nationale. « A travers l’actualisation de ce dispositif, a-t-il souligné, nous allons pouvoir intégrer toutes les nouvelles techniques de protection sismique et les nouveaux systèmes de construction ».
Le RPA, a connu plusieurs révisions depuis sa création en 1983 quelques temps après le drame d’El Asnam (actuellement Chlef). Il a été revu en 1988 puis en 1999. En 2004, il était entièrement basé sur les enseignements tirés du séisme meurtrier de Boumerdès, avec une nouvelle classification des zones sismiques.
«Cette révision du RPA va prendre en charge les nouveaux progrès enregistrés en matière de nouvelles techniques de protection sismique, le recours aux nouvelles technologues, les dispositifs anti-sismiques, l’élargissement à d’autres types de structures», explique M. Bouarioua. Selon ce dernier, c’est aussi le caractère aléatoire et les dégâts dévastateurs du séisme qui incitent à revoir la réglementation et les méthodes de construction. «Nous tirons des leçons de ce qui arrive aux autres pays. Le Japon, par exemple, avec toutes les avancées technologiques qu’il enregistre, il continue de revoir sa réglementation parasismique », précise-t-il.
D’ores et déjà, les ingénieurs concepteurs sont dans l’obligation de respecter les exigences techniques car les pouvoirs publics sont conscients des menaces sismiques qu’encourt l’Algérie en raison de sa position géographique. Aussi toutes les réalisations faites, depuis la dernière révision du RPA, ont-elles été conçues de façon à pouvoir résister aux séismes.
«On accorde une attention particulière à la qualité des réalisations effectuées. Cela se fait par des mécanismes de contrôle et de conformité. Le privé est également contraint à se conformer à ces contrôles, afin de garantir des constructions sûres», dit-il.
«Le TOL est de 4,4 habitants/logt»
Le département ministériel de l’habitat s’orientera désormais, selon lui, vers des systèmes de construction flexibles, légers, facilement réalisables et qui ont une aptitude à résister aux séismes. «Ces dernières années, avant de commencer les projets, il est important de s’assurer de la constructibilité de ces logements répondent effectivement aux prescriptions techniques énoncées dans le cahier des charges et en adéquation avec les normes de construction en vigueur. Il est également primordial de constater de visu l’aspect qualitatif est observé dans trous les projets livrés par le secteur de l’habitat», soutient le directeur de la Construction. Sur un autre registre, l’invité de la radio s’est réjoui du fait que la crise du logement s’est résorbée, s’appuyant sur l’indicateur de confort – le taux d’occupation des logements (TOL) qui est estimé à 4.4 habitants/logt- pour étayer ses propos.
«Cela montre que toutes les réalisations faites ces dernières années ont réussi à résorber la problématique et réduire la demande. Le programme quinquennal 2020-2024 a prévu la construction d’un million de logements», affirme M. Bouarioua.
Il nuance ses propos en soulignant qu’il est essentiel d’avoir des statistiques fiables afin d’estimer la demande à sa valeur réelle. Durant les trois dernières années, dit-il, 920 000 logements tous segments confondus ont été attribués, ce qui a permis de passer à un TOL de l’ordre de 4.4 habitants/logt. «Plus de 3 millions de citoyens ont pu bénéficier de ces logements. Les pouvoirs publics veillent à ce que ce soit des logements décents qui répondent à toutes les normes de confort, de sécurité et de durabilité », indique-t-il.
Le président de la République escompte, selon le directeur du ministère, poursuivre la politique sociale de l’Etat en matière de logement. Et les différentes formules d’acquisition sont toujours activées. Il s’agit notamment du logement participatif pour les personnes ayant un revenu inférieur à 24 000, de la location-vente (AADL) pour ceux qui touchent entre 24000 et 108 000 et le logement promotionnel destiné aux personnes ayants un revenu supérieur à 108 000.
Il est à noter, que les constructions de logements ont été réalisées ces dernières années à 100% avec des matériaux de construction de production nationale. Redha Bouarioua, se réjouit du fait que le secteur soit parvenu à une «autosuffisance» en matière de production matériaux de construction.