Selon le responsable, la priorité a été donnée aux interventions près des habitations.
Tous les moyens – y compris aériens – ont été mobilisés pour la lutte contre les incendies.» C’est un point sur lequel a insisté le colonel Farouk Achour, directeur de l’information et des statistiques à la Direction de la Protection civile, lors de son passage hier à l’émission «L’invité de la rédaction» à la Radio Chaîne III.
Le représentant de la Protection civile déclare ainsi que la situation est désormais «maîtrisée». Les éléments de la Protection civile ont réussi, dans la période allant de lundi 24 juillet à 18h à mardi 25 juillet à 8h, à éteindre pas moins de 67 foyers d’incendie. Ils travaillaient hier à contenir 13 foyers d’incendie (à Skikda, Jijel, Béjaïa et Sétif). «Nous sommes dans une phase de lutte active, avec l’engagement de moyens conséquents et des renforts déployés», affirme-t-il.
Hier, les agents de la Protection civile avaient à gérer 5 foyers d’incendie qui se sont déclarés au même moment dans la wilaya de Skikda. A Béjaïa, l’un des départements les plus touchés par les feux, il n’y avait plus qu’un seul foyer actif et un autre sous surveillance, selon le colonel Achour.
Le représentant de la Protection civile déclare que les moyens mis en place – en coordination avec l’Institution militaire – pour venir à bout des incendies sont importants. En tout et pour tout, 8000 sapeurs-pompiers ont été déployés sur le terrain ainsi que 529 engins anti-incendie et d’autres matériels techniques. «Des groupes d’intervention vont à l’intérieur des forêts pour faire contenir, retarder et arrêter l’avancée des flammes», précise-t-il.
Le plan opérationnel mis en place a été mûrement réfléchi, selon lui. «Le dipositif a bien fonctionné car les aspects opérationnels ont été bien maîtrisés. Si ce n’était pas l’engagement conséquent des moyens et les mesures d’anticipation, on aurait eu un bilan extrêmement lourd», soutient le colonel Achour. Il affirme que les moyens aériens ont été déployés - démentant ainsi les dires des réseaux sociaux - et ce depuis le 15 juin, date à laquelle il y a eu le premier incendie à Chlef.
«Les moyens aériens travaillent quotidiennement. Cette semaine, rien qu’au niveau de la wilaya de Béjaïa, deux avions aéronefs ont été loués pour soutenir nos hélicoptères bombardiers d’eau ainsi que les hélicoptères de l’Armée nationale populaire et d’autres avions de grande capacité acquis récemment. Les moyens aériens ont également été mobilisés à Jijel, Bouira et Boumerdès», souligne-t-il. Et de lâcher : «Je peux vous assurer qu’ils ont travaillé sans arrêt. Nos pilotes et ceux de l’ANP ont pris des risques tant les conditions climatiques n’étaient pas favorables».
La priorité a été donnée, selon lui, aux interventions près des habitations. «C’est au directeur des opérations de secours que revient la décision de l’intérêt de l’utilisation des moyens aériens. Le fait est que nous avons une topographie particulièrement difficile, avec un nombre important de feux de maquis», explique ainsi le directeur de l’information de la Protection civile.
Le colonel Achour se dit satisfait du travail effectué par les agents de la Protection civile. «Les images des feux de forêt sont toujours impressionnantes, mais il faut savoir que nos unités territoriales, très professionnelles, ont pu sauver plusieurs vies, notamment dans les hameaux et les villages. C’est là notre objectif premier», dit-il, en précisant que pas moins de 24 colonnes mobiles ont été mobilisées.
A l’origine des incendies, il y a les répercussions du changement climatique. «Cela a causé des fluctuations de températures très importantes et des vents violents. A l’intérieur du dôme de chaleur qui recouvre la Méditerranée, il y a des rafales de vents qui changent de direction toutes les 30 secondes. C’est ce qui a aidé le feu à prendre de l’ampleur et de se propager très rapidement. Il y eu, par ailleurs, à Blida un départ de feu qui s’est déclaré dans une décharge», explique le colonel Achour.
Il affirme que la Direction de la Protection civile savait d’avance qu’il y avait une forte probabilité de déclenchement de feux. «Certain feux, grâce à nos mesures d’anticipation, ont été prévenus avant leur départ. D’autres se sont déclenchés au même moment, rendant la gestion plus délicate», déplore-t-il. Il insiste néanmoins sur l’importance de l’alerte avant que le feu ne prenne de grandes proportions, surtout dans les coins isolés.