Comédienne aux nombreux prix d’interprétation, notamment dans Parfums d’Alger , de Rachid Benhadj ou Les terrasses, Normal et Le Repenti, de Merzak Allouache, elle est aussi femme de théâtre et d’Opéra, productrice, scénariste et réalisatrice. Après Kindil el bahri (La méduse) qu’elle produit, elle revient avec Akhira («La dernière reine»), coréalisé avec son mari Damien Ounouri et où elle joue le rôle principal.
- Vous avez coréalisé et interprété La dernière reine, Zaphira, femme du Roi d’Alger Salim Toumi. En dehors de sa qualité indéniable, le succès du film est-il lié au fait que ce soit la seule reine algérienne connue ?
Le succès d'un film est dû au film, un succès cinéma est lié au cinéma et pas seulement à sa thématique. Cinéma, mise en scène, scénario, acteurs, direction artistique et comment cet ensemble résonne chez le public, c’est du moins ce que je pense. Zaphira n'est pas la seule reine, d'ailleurs on parle du roi Salim Toumi dans l'histoire, les épouses ne sont pas des reines. Il faut voir le film pour comprendre. Mais le titre La dernière reine est presque ironique par rapport au sort de cette femme. Cette femme d'ailleurs l'existence oscille entre histoire et légendes.
- On vous a reproché de présenter les Turcs ottomans comme de cruels colonisateurs, alors qu’ils sont venus sur la demande des Algériens pour les défendre contre les Espagnols avec lesquels collaborait Salim Toumi. Le film est-il une interprétation libre de l’Histoire ?
«On» faudrait déjà savoir qui est ce «on». Un «on» qui parle avant même que le film n'existe, puisque ces rumeurs, ces attaques ont commencées alors que le film était encore en montage. Et surtout un «on» qui parle à la place du public. Je ne sais pas quoi dire de ça mis à part encore une fois que j'invite les gens à aller voir le film s'ils veulent se faire un avis. Le film rend hommage à Alger, c'est elle la reine, il rend hommage à l'Algérie. Mais s'il y a des gens qui préfèrent aller vivre en Turquie, qu'ils y aillent. C'est très beau la Turquie.
- La dernière reine passe en Europe, mais il n’y a pas eu d’avant-première en Algérie, pays qui a en partie produit l’œuvre, finançant une bonne partie de son budget. Que s’est-il passé ?
Le film sort très très bientôt en Algérie. C'est une production majoritairement algérienne. La production Taj intaj, société algérienne, est majoritaire et le film a bénéficié du fond public du FDATIC mais la production a aussi levé des fonds supplémentaires. C'est tout simplement le travail des producteurs dans le monde, trouver des fonds pour faire un film, le sortir dans le maximum de pays possible. Comme dit l'autre hhhh
Propos recueillis par Chawki Amari
Lien : bande-annonce de «La dernière reine»