Lors du principal forum numérique du continent Transform Africa Summit (TAS) 2023, l’Algérie, par le biais de son ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yassine Oualid, a appelé à la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger pour le développement des start-up en Afrique.
Ce sixième rendez-vous, dont les précédentes éditions ont eu lieu au Rwanda, a pris ses quartiers dans la ville de Victoria Falls au Zimbabwe, du 26 au 28 avril. Il a réuni pas moins de 100 pays représentés par des chefs d’Etat et des membres de gouvernement, des experts, des dirigeants d’entreprises investies dans l’économie numérique aux fins de tracer les contours d’un écosystème résilient grâce à l’investissement durable.
«Le TAS 2023 soulignera une fois de plus l’engagement des gouvernements africains à accélérer le programme numérique de l’Afrique… 2023 est une année charnière pour la transformation numérique en Afrique», a commenté Lacina Koné, directeur général de l’Alliance Smart Africa, initiatrice du sommet et dont la devise est : «La transformation digitale est avant tout la transformation des idées et des esprits».
Placé sous le thème «Communication, innovation et transfert», ledit sommet, par le truchement des panels, a planché sur «l’état de la connectivité du continent», rapporte la presse africaine. «La demande de connectivité sur le continent n’a jamais été aussi forte.
L’utilisation d’internet a fait un bond remarquable de 23% entre 2019 et 2021», a relevé Doreen Bogdan-Martin, secrétaire générale de l’Union internationale de télécommunication (UIT), mettant ainsi en avant l’efficacité des mesures prises au cours de cette décennie pour construire un avenir numérique inclusif et durable.
Pour preuve, les services de l’argent mobile qui s’y développent à une très grande allure. «L’Afrique subsaharienne abrite désormais plus de 760 millions de comptes enregistrés, soit près de la moitié des utilisateurs d’argent mobile dans le monde», a-t-elle fait savoir.
En effet, selon l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA), le continent demeure l’épicentre du Mobile Money. Il s’est accaparé plus de 66% de la valeur globale des transactions effectuées dans le monde en 2022.
Coopération Afrique-Afrique
Mais il n’est pas suffisant de formuler un vœu pour que «ce siècle soit celui de l’Afrique», car les offres d’investissements semblent rares pour l’heure. Il s’agit même d’une crise de financement. «L’accès à un financement moins cher est restreint, et les coûts d’emprunt et de la vie augmentent, ce qui complique les choses pour de nombreux pays africains lorsqu’il s’agit d’investir dans des domaines cruciaux comme l’infrastructure numérique», reconnaît l’intervenante.
Une réalité confirmée par un rapport de la plateforme Africa the Big Deal, publié à la mi-avril. Il est question, pour le premier trimestre 2023, d’une baisse de financement des start-up de 29% par rapport à la même période en 2022.
D’où l’intérêt de la création d’un fonds spécial dédié à cette mission. Cette proposition est l’une parmi d’autres inscrites dans le document de la Déclaration d’Alger, qui a sanctionné la première Conférence africaine des start-up, organisée en décembre 2022, et adoptée par le Conseil exécutif de l’Union africaine (UA) lors de sa 42e session tenue à Addis-Abeba (Ethiopie), en mars dernier.
A la faveur du TAS 2023, le ministre de l’Economie de la connaissance, selon un communiqué, est revenu sur la nécessité de mettre en œuvre ladite déclaration à l’effet de renforcer la coopération Afrique-Afrique à travers les écosystèmes locaux, régionaux et continentaux.
Jusqu’en janvier 2023, l’Algérie, en référence aux statistiques de la tutelle, a enregistré 5000 start-up, dont 1100 ayant obtenu le label «Start-up» ou «Projet innovant». Le nombre d’incubateurs, implantés sur le territoire national, est passé de 14 à 60 entre 2020 et 2023.