Développement de Sider El Hadjar : L’état met 500 millions de dollars sur la table

04/02/2024 mis à jour: 19:10
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Photo : D. R.

Le complexe Sider El Hadjar bénéficiera d’un plan de développement lourd de quelque 500 millions de dollars américains destinés à la modernisation de ses installations à l’effet d’assurer une rentabilité acceptable», a déclaré, jeudi à Alger, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales.

Accueillie avec une grande satisfaction par les 5600 sidérurgistes du complexe d’El Hadjar, cette annonce est la réponse du ministre à la question du sénateur Fouad Sebouta (FLN) sur les investissements prévus aux différents complexes sidérurgiques, dont celui au profit de Sider El Hadjar, cette année.

M. Aoun a rappelé néanmoins les multiples problèmes qui caractérisaient le complexe, notamment la mauvaise organisation dans la maîtrise de l’importation de la matière première, le coke métallurgique en l’occurrence.

«Depuis un mois, le complexe d’El Hadjar a repris la production de l’acier et de la fonte. J’ai instruit ses responsables qu’aucun arrêt ne soit désormais toléré en attendant le changement du système de production à la faveur d’un plan d’investissement pour éviter le coke», a-t-il expliqué.

Dans une déclaration à El Watan, en marge de sa visite au complexe, le 15 janvier dernier, le ministre de l’Industrie nous a affirmé: «Selon les orientations de Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le plan de développement de Sider El Hadjar, tel qu’il a été présenté, sera engagé cette année.»

Selon la présentation du plan de développement de Sider El Hadjar, à laquelle ont assisté les autorités locales, à leur tête M. Djellaoui, le wali de Annaba, ce plan de développement assure une transition technologique et énergétique progressive avec l’installation d’une unité de réduction directe (DRI) et de deux nouvelles aciéries électriques, assortie d’une mise à niveau technologique et une réhabilitation de la filière des produits plats.

Nécessitant une enveloppe de 2,5 milliards de dollars, dont Sider El Hadjar s’engage à développer des mécanismes à même de participer, activement, dans cette opération de financement, ce plan de développement permettra de produire, fin 2028, un volume de 2,5 millions de tonnes/an dont 1,7 Mt de produits longs et 0,7 Mt de produits plats.

Une jonction entre l’arrêt du HF n°2 et le démarrage du DRI durera trois années. Pour ce faire, le plan de développement de Sider El Hadjar prévoit l’acquisition, entre autres, d’une installation de réduction directe du fer (DRI) de 2,5 Mt/an, d’une aciérie électrique pour les produits longs de 1,7 Mt/an, d’un nouveau laminoir de tubes sans soudure (TSS) de 0,30 Mt/an, d’un laminoir rail/poutrelles de 0,40 Mt/an, d’un laminoir de rond à béton (ex ETRHB) de 0,80 Mt/an et le revamping des anciennes installations avec l’augmentation des capacités de production et de logistiques.

Formation continue

Il faut dire que la mise en place du procédé de la réduction directe (DRI), qui fonctionne avec du gaz, minimisera considérablement les dépenses de fonctionnement de l’usine, sachant que le coke, à lui seul, nécessite au moins 200 000 dollars/an, soit 52% des charges de Sider El Hadjar alors que le mètre cube du gaz est à 9 dollars.

D’où l’inéluctable conversion vers le process de DRI dont l’Algérie est exportatrice du gaz. Rappelons que le procédé DRI est largement utilisé dans la région MENA.

Le partage d’expérience de cette technologie avec les pays arabes a été recommandé durant le 16e sommet du fer et de l’acier arabe tenu au Caire, en Egypte. De ce fait, une coopération en ces termes est envisagée pour préparer l’ensemble du personnel qui aura pour tâche de piloter les nouvelles installations.

«Conformément à la stratégie nationale de production sidérurgique et dans le cadre de l’intégration nationale en termes de matières premières et énergies, Sider El Hadjar doit se développer pour s’intégrer à cette vision, à l’effet de devenir viable économiquement tant sur le marché national porteur que sur le marché international.

Tous les deux se caractérisent par une forte compétitivité, notamment à l’horizon de 2030, où l’acier vert deviendra le fer de lance de toute sidérurgie», a estimé Lamine Sedrati, le PDG du groupe Sider. Parallèlement, un plan de formation accompagnera cette transition. Il a été inclus dans le nouveau plan de développement du complexe.

En Effet, selon le PDG de Sider El Hadjar, Karim Boulaioune, «pour être en phase avec la transition technologique, Sider El Hadjar prévoit de renforcer les dispositifs relatifs à la formation professionnelle ainsi que la formation en continu».

Fruit d’un partenariat algéro-qatari, le complexe sidérurgique de Bellara, l’un des plus grands complexes industriels en Algérie et en Afrique dans la production de fer à béton, de bobines de fil d’acier et de moules en fer, connaîtra aussi un plan de développement.

Selon toujours les déclarations du ministre de l’Industrie, «une étude de faisabilité est actuellement en cours pour étendre le projet du complexe de Bellara afin d’augmenter sa capacité de production à 4 millions de tonnes par an, en diversifiant les produits, notamment le fer plat, prévu au 1er semestre de l’année 2025». 

 

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