Le plan a été élaboré par une commission de réflexion composée d’enseignants chercheurs et d’experts des départements de la recherche scientifique, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, des transport et de l’hydraulique.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a co-présidé, hier, avec le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, la cérémonie de présentation de la stratégie nationale de développement de la production des céréales.
Celle-ci, développée par des chercheurs et des experts de plusieurs secteurs, a été présentée à la salle des conférences de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA), à El Harrach (Alger). Outre les deux responsables gouvernementaux, a assisté à cette cérémonie la commission de réflexion installée à cet effet qui a présenté ses conclusions. «Il s’agit d'un plan stratégique de développement de la production des céréales en Algérie, a indiqué M. Baddari lors d’un point de presse tenu à l’issue de la cérémonie de présentation.
Un plan élaboré par une commission de réflexion composée d’enseignants chercheurs et d’experts des départements de la recherche scientifique, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie, des transport et de l’hydraulique». «L’étude réalisée a ainsi défini les forces et faiblesses, les opportunités et les menaces auxquelles est confrontée la filière céréalière», a-t-il précisé, ajoutant que la commission a défini trois défis principaux relatifs à l’organisation, à la technique et à la recherche et développement (R&D) fondé sur l’innovation.
Cette commission a dégagé trois axes stratégiques qui prennent en charge trois principales préoccupations liées à la filière. Il s’agit, selon lui, de savoir comment améliorer la production et la productivité des céréales, comment améliorer la qualité des semences et réduire les impacts environnementaux concernant la production des céréales jusqu’à arriver à l’autosuffisance en matière de production de ces céréales. Partant de ce postulat, un plan de développement comprenant dix-sept objectifs opérationnels et plusieurs actions, qui devraient s’étaler d’octobre 2023 à juin 2028, a été entériné.
Apport de Sonelgaz
«Pour ce faire, il y aura un comité de suivi et un comité de pilotage pour atteindre l’autosuffisance, conformément aux orientations émises par le président de la République», a expliqué M. Baddari. Intervenant, pour sa part, le ministre de l’Agriculture, M. Henni, a rappelé que son département ne peut réaliser seul l’effort de développer la céréaliculture en Algérie.
Il a, à ce propos, souligné l’apport appréciable de la Sonelgaz en matière de raccordement des périmètres agricoles en énergie électrique. «En quelques mois, 30 000 exploitations agricoles ont été connectées au réseau, ce qui représente des raccordements sur17 400 kilomètres de distance. Tout en sachant qu’au niveau de certaines wilayas, notamment au sud du pays, les superficies sont énormes. Et cela, c’est grâce à la société Sonelgaz», s’est-il réjoui.
M. Henni a, en outre, abordé la question de l’utilisation des énergies renouvelables, le solaire notamment, pour accompagner l’effort de développement du périmètre d’intensification céréalière. «L’intensité et le voltage n’est pas encore suffisant pour alimenter notamment les pompes immergées afin d’assurer l’irrigation des périmètres cultivables», a-t-il reconnu, tout en faisant savoir que
90% de l’énergie électrique sert à faire fonctionner les pompes immergées, alors que moins de 10% de cette énergie est utilisée pour le fonctionnement des systèmes d’irrigation.
Concernant la céréaliculture, il a plaidé pour une production adaptée de moissonneuses batteuses aux grandes surfaces. «Les plates-formes de coupe à tapis des moissonneuses-batteuses mises actuellement sur le marché, doivent passer de 2,5 mètres à 8, 9, voire 15 mètres pour une culture mécanisée et intensive dans le sud du pays», a-t-il dit.
Aussi, M. Henni a affirmé que plusieurs mesures avaient été prises afin de garantir le succès de la saison agricole 2023-2024, notamment dans la filière céréalière. Il a, dans ce sens, révélé que le ministère de l’Agriculture a pris des mesures pour faire face à la faible pluviométrie enregistrée ces dernières années, notamment à travers «la fourniture de semences, d‘engrais et le crédit R’Fig qui couvre une année, où nous avons demandé que le remboursement soit étalé sur au moins 5 ans».
Le ministre de l’Agriculture a, par ailleurs, évoqué les mesures prises par les autorités publiques pour accompagner les producteurs, notamment le soutien de 60 % pour l’acquisition d’équipements agricoles et le forage des puits. Selon lui, une batterie de mesures a été prise par les pouvoirs publics, à la lumière des récentes mutations internationales, notamment l’augmentation d’environ 30% du prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l’augmentation du taux de subvention des engrais à 50 % (20 % auparavant).
L’importation des viandes, une «mesure conjoncturelle»
Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé, hier, que l’importation des viandes blanches et rouges, décidée récemment par le ministère, est une «mesure conjoncturelle» dont l’objectif est de protéger l’activité de l’élevage du cheptel à travers le pays et d’assurer un approvisionnement normal du marché et du citoyen.
Selon le ministre, il s’agit aussi d’opérations qui interviennent avec la rentrée sociale qui s’accompagne habituellement d’une hausse de la demande sur ces produits animaliers, sur les viandes blanches et rouges de plusieurs secteurs.
La relance des opérations d’importation des viandes devra «réduire les prix pour le consommateur final, en mettant un terme à la spéculation et à la multitude d’intermédiaires sur le marché», selon M. Henni qui a indiqué que pour protéger et accompagner les éleveurs, «il a été procédé à l’augmentation de la quantité de l’orge fourni par les coopératives céréalières par tête ovine et à des prix stables».
Pour le ministre, «les aliments de bétail seront disponibles pour tous les éleveurs, dès le 1er octobre prochain de manière organisée et selon les données du recensement agricole actualisé, sachant que l’Office national des aliments de bétail (ONAB) fournit ces produits moyennant un prix stable». R. S.